« Oui, nous pouvons garantir qu'ils resteront sous contrôle l'année prochaine. Mais les tarifs intègrent également une part transport, et une part liée aux taxes qui n'est pas de notre ressort, mais celui de l'État », a déclaré au Parisien le nouveau PDG à la tête de l'électricien public depuis début mai.

Au 1er janvier, un nouveau système de tarification du prix de l'électricité va être mis en place pour remplacer le mécanisme en vigueur depuis 2011. Ce dernier obligeait l'opérateur historique à céder à un prix cassé une partie de sa production nucléaire annuelle à des industriels très énergivores et à ses concurrents fournisseurs alternatifs, pour répondre aux exigences de Bruxelles en matière de concurrence.

A la place, donc « nous allons passer à un système plus proche des marchés », assorti d'un mécanisme d'encadrement des revenus d'EDF. « Ce qui veut dire qu'au-delà d'un certain niveau de prix, une partie des bénéfices (d'EDF, NDLR) seront redistribués aux consommateurs », a expliqué M Fontana.

Probablement pas de redistribution en 2026

Dans les conditions de prix de l'électricité actuelles sur les marchés de gros, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a déjà prévenu le 30 septembre qu'il était peu probable qu'une redistribution des revenus d'EDF soit activée en 2026, au profit des consommateurs. D'où une stabilité attendue pour les factures des clients au tarif réglementé (60% des abonnés résidentiels), sous condition que l'Etat n'augmente pas les taxes.

L'UFC-Que Choisir s'était inquiétée en février de cette réforme en avançant qu'elle entraînerait une « hausse massive » des factures, et que la redistribution des profits d'EDF serait « très limitée ».

Encore récemment, un rapport parlementaire de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale a émis des critiques sévères en estimant qu'elle n'était « pas suffisamment » protectrice, tant pour les consommateurs que pour les revenus d'EDF.

Le PDG a par ailleurs indiqué avoir signé 15 000 contrats de moyen et long terme avec les entreprises, dont 60% par des industriels, pour lesquels le prix de l'électricité est un enjeu crucial de compétitivité dans un contexte de compétition internationale féroce. « C'est un vrai gage de visibilité pour eux », a-t-il indiqué.