Les marchés : Paris au sommet !
Le CAC 40 a encore surpris le marché ! L'indice français a inscrit un nouveau record historique à 8 280 points en séance, porté par l'optimisme ambiant autour de la fin du blocage budgétaire américain. Un dénouement qui soulage les investisseurs, inquiets de voir la première économie mondiale tourner au ralenti pour des raisons politiques. On en reparle dans la suite de cette édition. L
a Bourse de Paris en profite avec une hausse de +1,04% à 8 241 points, tirée par les bancaires (Société Générale : +3,1%) et les valeurs technologiques (Capgemini : +2,5%). Le CAC 40 gagne désormais 3,7% sur la semaine. L'Europe, dans son ensemble, profite de cette éclaircie et surfe sur des niveaux records. Pendant ce temps, Wall Street marque le pas : le S&P 500
recule légèrement de 0,1% et le Nasdaq cède 0,6%, les investisseurs américains préférant attendre le vote définitif avant de rallumer les machines. Mais la tendance reste claire, le risque politique s'éloigne, et les marchés reprennent confiance. Ce nouvel épisode rappelle à quel point la Bourse peut être volatile face aux annonces politiques. Dès qu'un nuage se dissipe, les investisseurs reviennent avec appétit, poussant les indices toujours plus haut. Reste à savoir combien de temps cette euphorie tiendra avant que le marché ne se cherche un nouveau motif d'inquiétude... et de prises de bénéfices !
Les valeurs : Publicis, Edenred Pluxee et DBV Technologies
Publicis Le PDG de Publicis, Arthur Sadoun, s'est montré très optimiste quant à la croissance du groupe pour 2025. Il estime que son groupe atteindra le haut de sa fourchette des prévisions, soit environ 5,5% de croissance du chiffre d'affaires. Cette performance est portée par la forte demande des entreprises pour les services utilisant l'intelligence artificielle. Alors que certains craignent que l'IA menace le secteur publicitaire en automatisant une partie des tâches créatives et marketing, Publicis veut prouver l'inverse : le groupe affirme tirer parti de cette technologie pour renforcer son offre et répondre aux besoins de ses clients. Selon Sadoun, la capacité de Publicis à proposer des solutions médias et créatives fondées sur l'IA s'accélère nettement. Aujourd'hui, environ 75% du chiffre d'affaires du groupe est déjà lié à l'IA, et les nouveaux contrats remportés dans ce domaine lui ont permis de gagner des parts de marché face à ses concurrents. C'est la deuxième fois cette année que Publicis relève ses objectifs, signe d'une confiance croissante dans sa stratégie de transformation numérique. L'action signe l'une des meilleures performances du CAC 40 ce soir (+2,21% à 87,72€) mais perd toujours 14% depuis le début de l'année.
Edenred et Pluxee La dégringolade se poursuit... Le président brésilien Lula a signé un décret qui fragilise sérieusement les géants des titres-restaurant, Edenred (-4%) et Pluxee (-6,7%). Ce texte modifie les règles du programme d'alimentation des travailleurs, qui bénéficie à 22 millions de Brésiliens et constitue un marché clé pour ces deux entreprises. Le décret impose plusieurs contraintes financières. D'abord, il fixe un plafond de 3,6% sur les commissions que les restaurateurs versent aux émetteurs de titres, contre environ 5% auparavant. Ensuite, le délai de remboursement des commerçants passe de 30 à 15 jours, réduisant les revenus que les sociétés tiraient des placements temporaires de ces fonds. Enfin, la réforme introduit l'interopérabilité, permettant à de nouveaux acteurs d'utiliser les réseaux déjà existants, ce qui renforcera la concurrence. Ces mesures devraient réduire fortement la rentabilité des deux groupes. Edenred et Pluxee envisagent de saisir la justice brésilienne pour tenter de suspendre l'application du décret, qu'elles jugent contraire à la liberté commerciale. Ce nouveau coup dur s'ajoute à d'autres mesures réglementaires déjà prises en Italie et envisagées en France. Les investisseurs redoutent désormais que le durcissement des règles dans plusieurs pays freine durablement la croissance de ces groupes, dont les actions ont déjà lourdement chuté ces dernières années (-36% depuis le début de l'année pour Edenred, -24% pour Pluxee).
DBV Technologies Bonne nouvelle pour DBV Technologies, qui franchit une étape décisive dans le développement de son patch contre l'allergie à l'arachide chez l'enfant. La biotech franco-américaine a annoncé la fin de son essai clinique de phase III, ultime étape avant une possible autorisation de mise sur le marché. Les premiers résultats sont attendus d'ici la fin de l'année. Les investisseurs saluent cette avancée, l'action éligible au PEA-PME grimpe de 0,82% à 2,45€ ce soir, portant sa progression à près de 300% depuis janvier. Après plusieurs années de difficultés financières et de levées de fonds successives, la société entrevoit enfin le bout du tunnel. Si les autorités américaines donnent leur feu vert, DBV pourrait transformer des décennies de recherche en succès commercial, un scénario que le marché commence à intégrer, prudemment mais avec espoir.
L'événement du mercredi : Fin du psychodrame
Depuis lundi matin, les indices boursiers sont en pleine forme, grâce aux espoirs de fin de shutdown. Le blocage budgétaire américain touche enfin à sa fin : après plus de 40 jours de paralysie, la Chambre des représentants doit voter dans les prochaines heures pour confirmer l'accord déjà validé par le Sénat, avant sa signature par Donald Trump. Cela permettra aux fonctionnaires de reprendre le travail après plus de six semaines d'arrêt. Mais malgré cette bonne nouvelle, l'inquiétude est toujours présente à Wall Street. Les marchés américains peinent à retrouver une direction claire : depuis fin octobre, le S&P 500 stagne, freiné par les doutes sur la politique de taux de la Réserve fédérale et sur une possible bulle dans les valeurs liées à l'intelligence artificielle. Les actions américaines apparaissent d'ailleurs très chères, avec des valorisations supérieures à leurs moyennes historiques. Les investisseurs attendent donc avec prudence la publication des nombreux indicateurs économiques retardés par le shutdown, comme les chiffres de l'emploi, de la consommation et de la croissance. Des données meilleures que prévu pourraient rassurer les marchés, mais si elles s'avéraient trop fortes, elles pourraient aussi relancer les craintes d'un report des baisses de taux et raviver la volatilité... Affaire à suivre !
Le monde d'après : AMD voit grand...
... et sort les griffes ! À l'occasion de sa journée investisseurs, le fabricant américain de semi-conducteurs a dévoilé une feuille de route ultra ambitieuse : une croissance moyenne de 35% par an sur les prochaines années, un bénéfice par action supérieur à 20 dollars et une marge opérationnelle (voir lexique) de plus de 35%. Rien que ça. Résultat immédiat, le titre bondit de plus de 9% ce soir. AMD veut devenir bien plus qu'un simple challenger de Nvidia, un acteur central du boom de l'intelligence artificielle. Le cœur de sa stratégie, ce sont les centres de données, véritables poumons de la révolution de l'IA. Le groupe prévoit une croissance annuelle de plus de 60% dans ce segment et anticipe un marché multiplié par cinq d'ici à 2030, passant de 200 à 1 000 milliards de dollars. Ses processeurs EPYC pour serveurs et sa gamme Ryzen pour PC grand public sont appelés à dominer leurs segments respectifs, avec des parts de marché visées de 50% et 40% respectivement. Autrement dit, AMD ne veut plus être un suiveur, mais le moteur de la nouvelle ère du calcul intensif. Reste que l'ambition a un prix. Une croissance à ce rythme laisse peu de marge à l'erreur. Mais pour le marché, le message est clair : AMD ne se contente plus de jouer dans la cour des grands, il veut redessiner le terrain de jeu. Dans le monde d'après, les puces ne valent plus seulement des milliards, elles dessinent l'avenir.
Demain à la Une : De nouveaux records
Demain, les actualités américaines devraient à nouveau dominer la séance. Le calendrier économique s'annonce assez léger : les investisseurs attendent surtout les derniers chiffres de croissance au Royaume-Uni. En théorie, les données sur l'inflation américaine doivent également être publiées... mais, dans la pratique, on ne sait pas encore si la fin du shutdown le permettra. Quant au CAC 40, il pourrait poursuivre sa progression et battre de nouveaux records, en direction des 8 300 points. Depuis le début de l'année, l'indice français affiche désormais une hausse de 11,8% (+15,6% dividendes inclus). Pensez-vous que le rallye haussier de fin d'année vient de démarrer ? Avec, à la clé, de nouveaux records pour la Bourse de Paris. Nous vous poserons la question dans notre sondage demain soir.
Le lexique : La marge opérationnelle
La marge opérationnelle est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une entreprise sur son activité principale, avant la prise en compte des charges financières et des impôts. Exprimée en pourcentage, elle se calcule en divisant le résultat opérationnel (ou bénéfice d'exploitation) par le chiffre d'affaires. Plus la marge opérationnelle est élevée, plus l'entreprise est efficace dans la gestion de ses coûts par rapport à ses revenus.





















