Les marchés : Prudence avant le Shutdown
Le CAC 40 opte pour la prudence aujourd'hui. Après une séance hésitante, l'indice français clôture en légère hausse à 7 896 points (+0,19%). De part et d'autre de l'Atlantique, les investisseurs surveillent le risque de shutdown dont nous vous parlions hier soir. Faute d'accord au Congrès, une partie des dépenses fédérales pourrait être gelée dès ce soir, paralysant temporairement plusieurs services administratifs. Les investisseurs américains et européens retiennent leur souffle face à ce psychodrame politique qui revient chaque année à plusieurs reprises, et se conclut toujours par une hausse du plafond de la dette, sans conséquence majeure pour la Bourse. La publication du très attendu rapport sur l'emploi, prévue vendredi, pourrait en conséquence être reportée et ajoute un peu d'incertitude... Cet après-midi, l'indice de confiance des consommateurs américains a reculé plus fortement qu'attendu en septembre. Pourtant, le tableau d'ensemble reste plutôt solide. Les grands indices américains devraient tous signer un nouveau mois positif. Le S&P 500 s'oriente vers sa meilleure performance estivale depuis 2020. En Europe, l'attention s'est tournée vers les derniers chiffres de l'inflation française. Selon l'Insee, les prix à la consommation ont progressé de 1,2% sur un an en septembre, contre +0,9% en août. Une petite accélération imputée à la hausse des services, en particulier dans la santé, et qui n'a pas de quoi inquiéter le marché. En attendant les prochains temps forts, les marchés jonglent pour le moment entre prudence à court terme et confiance sur les tendances de fond.
Les valeurs :Airbus, Emeis et 2CRSI
Airbus Bank of America vient de rehausser son objectif de cours à 270€ sur Airbus, anticipant une hausse de plus de 35% par rapport au niveau actuel. La banque américaine assure avoir passé au scanner le carnet de commandes de l'avionneur, un exercice d'autant plus méritoire que les constructeurs gardent jalousement leurs tarifs réels. Verdict : les prix montent, et pas qu'un peu. Les monocouloirs de la famille A320neo se négocient désormais autour de 55 millions de dollars l'unité, contre moins de 50 millions en 2021. Les gros-porteurs suivent la même trajectoire. L'A350-900 dépasse désormais les 160 millions, soutenu par des versions long-courrier comme l'A321 XLR, que certaines compagnies utilisent pour relier l'Europe à la côte Est américaine sans escale. En clair, la pandémie aura servi de leçon, Airbus et Boeing appliquent désormais une discipline tarifaire inhabituelle dans une industrie longtemps encline à brader ses avions pour remplir les lignes de production. Selon Bank of America, la marge opérationnelle d'Airbus devrait atteindre 15% dès 2029, contre moins de 10% aujourd'hui. De son côté, UBS prévoit 945 livraisons d'appareils en 2025, bien au-dessus du consensus, portée par une demande non assouvie de 2 500 à 3 500 appareils. En gain de 0,83% ce soir, à 197,4€, l'action gagne désormais 27% depuis le début de l'année. notre objectif de long terme sur Airbus.
Emeis Emeis, l'ex-Orpea, cherche sa rédemption en Bourse. Il fut un temps où le nom Orpea évoquait scandales et maltraitances. Rebaptisé Emeis, l'ex-géant des maisons de retraite tente désormais d'écrire un nouveau chapitre, loin des révélations du livre Les Fossoyeurs qui l'avaient plongé en enfer réputationnel et financier. Après une restructuration forcée menée par la Caisse des dépôts, les anciens actionnaires ont presque tout perdu : le titre s'est effondré de 99,8% en trois ans. Mais la direction assure que l'heure n'est plus aux comptes du passé. Les résultats du premier semestre 2025 sont assez positifs : chiffre d'affaires en hausse de 6,2%, rentabilité opérationnelle bondissant de 18,5% et, fait rare, retour à un flux de trésorerie positif. Le groupe reste dans le rouge (-137 millions d'euros au premier semestre), mais la perte a été divisée par deux. Les taux d'occupation, autrefois en chute libre en France, remontent progressivement. Surtout, Emeis se projette de nouveau vers l'avenir. Horizon affiché : 2028. Objectif : redevenir une valeur de croissance, selon le courtier Oddo BHF. La société promet 4 à 5% de croissance annuelle de ses revenus et jusqu'à 16% pour son bénéfice avant impôts. Ambitieux, admettent les bureaux d'analyse, mais crédible. Le titre gagne 5,43% ce mardi, à 14,76€ (+142,53% depuis le début de l'année).
2CRSI/span> Le spécialiste des serveurs informatiques grimpe ce soir de 16,78% à 10,58€, portant sa hausse à plus de 168% depuis le début de l'année, après l'annonce d'une commande de 290 millions de dollars dans le cadre d'un contrat signé en 2024. Cette commande concerne un grand centre de données en Californie, qui sera alimenté par de l'énergie renouvelable et sera livré à partir de 2026. Le fabricant strasbourgeois fournira tout l'équipement informatique nécessaire, en particulier les processeurs de dernière génération de Nvidia, ainsi que les systèmes de stockage et de refroidissement. Avec ce projet, l'entreprise éligible au PEA-PME confirme son rôle dans la nouvelle génération d'infrastructures dédiées à l'intelligence artificielle, justifiant l'enthousiasme des investisseurs.
La recommandation du jour : La solution luxembourgeoise
Avec la crise politique actuelle, vous êtes nombreux à nous interroger sur nos solutions. Suite à la chute du gouvernement Bayrou (et avant celle de Lecornu ?), nous vous reparlons de l'assurance-vie luxembourgeoise. Elle apparaît en effet comme une solution de choix pour qui cherche à conjuguer protection, souplesse et diversification.
Ce véhicule d'investissement bénéficie du fameux « super privilège » : en cas de faillite de la compagnie, les souscripteurs sont créanciers de premier rang, ce qui leur assure une sécurité juridique supérieure à celle offerte par un contrat français. À cela s'ajoute une architecture financière ouverte, permettant d'accéder à une large gamme de supports d'investissement, souvent réservés aux investisseurs avertis. Dans un contexte où l'incertitude politique risque d'alimenter la volatilité des marchés et de fragiliser la confiance, le Luxembourg offre ainsi un cadre stable, reconnu pour sa réglementation stricte et sa neutralité politique, permettant aux épargnants de traverser la tempête avec davantage de sérénité. Sans frais d'entrée ni de sortie, et avec des frais de gestion ramenés à 0,75% sur les unités de compte, le contrat Life Mobility Evolutions'impose comme une alternative de choix pour les investisseurs en quête de protection et de performance, tout en restant plus accessible que la plupart des contrats luxembourgeois traditionnels. C'est une combinaison idéale qui allie sécurité et performance. Avec plus de 300 supports d'investissement et des frais négociés au plus bas.
Le placement du mardi : Le rempart boursier
La crise politique qui secoue la France, avec la chute annoncée du gouvernement Bayrou, pèse sur le moral des investisseurs et renforce leur défiance vis-à-vis des actions françaises. Les marchés, déjà sensibles aux tensions internationales et aux incertitudes économiques, redoutent désormais une nouvelle phase d'instabilité politique qui pourrait accentuer la volatilité. Dans ce contexte, les fonds d'investissement long / short offrent une alternative stratégique. En combinant des positions acheteuses sur des valeurs jugées solides et des positions vendeuses sur des titres fragiles, ils permettent en théorie de tirer parti des mouvements de marché, qu'ils soient haussiers ou baissiers. “En théorie”, car naturellement leurs performances ne sont pas garanties ! En la matière, le fonds
BDL Rempart, réputé pour sa gestion rigoureuse et sa capacité à naviguer dans des environnements incertains, illustre bien l'intérêt de ce type de stratégie. Pour les investisseurs, il s'agit d'un outil précieux afin de rester exposés au marché tout en limitant les risques liés à une volatilité accrue. Voici ses performances, à la clôture du 26 septembre : +14,25%* en 2025 +29,58%* en cumulé sur trois ans +87,25%* sur cinq ans Ce fonds est éligible à nos différentes assurances-vie, et notamment à Life Mobility Evolution (la solution luxembourgeoise évoquée ci-dessus).
Demain à la Une : Inflation et industries
Au programme ce mercredi, l'inflation de la zone euro et une batterie d'indices d'activité économique en Europe et aux États-Unis. Tous prix confondus, le marché s'attend à ce que l'inflation européenne ressorte à 2,2% sur un an en septembre, contre 2% en août. Rien de bien méchant, ce petit rebond ne remet pas en cause l'objectif de la BCE, fixé à 2%. Wall Street surveillera surtout les indices américains d'activité économique, publiés à 15h45 et 16h. Le marché s'attend à un nouveau ralentissement dans les industries. Sans surprise, il devrait être beaucoup plus marqué en Europe...
Le monde d'après : Zijin, la pépite chinoise
L'or ne cesse de briller et entraîne tout un secteur dans son sillage. Le métal précieux a franchi le seuil symbolique des 3 800 dollars l'once, porté par les craintes d'une fermeture temporaire des administrations américaines (shutdown) et par l'anticipation de nouvelles baisses de taux de la Fed. Depuis janvier, son cours s'envole de plus de 45%, stimulant aussi l'argent et le platine, qui attirent les investisseurs en quête d'alternatives plus abordables. C'est dans ce contexte idéal que Zijin Gold International, filiale du géant chinois Zijin Mining, a fait ses premiers pas à la Bourse de Hong Kong. Nous vous en parlions sur WhatsApp, l'introduction a été un véritable succès : le titre a bondi de 68% dès la première séance, valorisant la minière à plus de 34 milliards d'euros. L'opération a permis de lever 2,7 milliards d'euros, une somme destinée à financer de nouvelles acquisitions de mines, en particulier au Kazakhstan, et à moderniser les infrastructures. Cette IPO s'inscrit dans un mouvement plus large de retour des grands groupes chinois sur la place hongkongaise, qui retrouve des couleurs après le tour de vis réglementaire imposé par Pékin en 2020. Avec des conditions d'introduction assouplies et une demande croissante de diversification face au dollar, Hong Kong redevient un hub attractif pour les champions de la Chine continentale. Pour Zijin Gold, le timing est parfait. Sur fond de flambée de la reine des valeurs refuges, la société s'impose comme un nouvel acteur à suivre.
Lexique : Long et short
En Bourse, être « long » signifie détenir une position à l'achat sur un actif financier (comme une action, une obligation ou une devise) dans l'espoir que sa valeur augmente. L'investisseur achète l'actif et prévoit de le revendre plus tard à un prix supérieur afin de réaliser une plus-value. C'est la stratégie traditionnelle d'investissement, fondée sur une anticipation de tendance haussière. À l'inverse, être « short » consiste à vendre un actif que l'on ne possède pas, généralement en l'empruntant, dans l'espoir que sa valeur baisse. L'investisseur table sur la baisse du cours : il vend l'actif à un prix élevé, puis le rachète plus tard à un prix inférieur pour le rendre à son prêteur, empochant la différence comme bénéfice. Si le cours monte au lieu de baisser, il subit une perte potentiellement importante.