Fin avril, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a publié une nouvelle étude sur les frais de placements financiers. Elle a notamment passé au crible les frais de courtage des PEA (Plan d'épargne en actions) et des comptes-titres.

Au sein des banques traditionnelles, les frais de transactions moyens (le coût d'une transaction pour un ordre passé sur internet sur une action cotée sur Euronext Paris) restent stables entre 2024 et 2025 mais sont en baisse depuis plusieurs années pour les PEA et les comptes-titres.

En effet depuis 2020, les frais de courtage des PEA sont plafonnés à 0,50% du montant de l'opération si elle est réalisée sur internet. Ainsi, pour un ordre de 100 ou de 1 000 euros, les frais de courtage moyens s'élèvent à 0,49% dans les banques de réseau. Concernant les comptes-titres, le coût moyen d'un ordre de 1 000 euros, s'élève désormais à 0,67% (contre 0,80% en 2020) et à 5,81% pour un ordre de 100 euros. « Compte tenu des commissions minimales appliquées aux ordres passés au sein d'un compte-titres, les coûts des petits ordres sont élevés », constate l'AMF.

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Malgré ces baisses, les frais facturés pour les comptes-titres par les banques de réseau sont bien plus élevés que ceux des courtiers en ligne et des « néo-brokers », ces nouveaux acteurs qui proposent depuis peu leurs services en France mais opèrent le plus souvent depuis un autre pays de l'Union européenne. « Les frais de courtage annoncés par les plateformes uniquement en ligne sont inférieurs à ceux des banques de réseau et cet écart s'est creusé au fil des ans », explique encore l'AMF.

L'absence de frais de courtage n'implique pas la gratuité des transactions

Ainsi, pour les comptes-titres des courtiers et banques en ligne, les frais de courtage d'un ordre de 1 000 euros d'Euronext Paris s'élèvent à 0,45% en moyenne et 0,13% pour les néo-brokers (contre 0,67% pour les banques traditionnelles). Pour un ordre de 10 000 euros, les frais s'élèvent à 0,48% dans les banques de réseau et à 0,15% pour les courtiers en ligne et 0,05% pour les néo-brokers. Sur les sept néo-brokers pris en compte dans cette étude, trois affichent même une gratuité des frais de courtage (hors frais de change, de correspondants et hors taxe sur les transactions financières).

L'AMF met toutefois en garde : l'absence de frais de courtage n'implique pas la gratuité des transactions. En effet, deux types de coûts peuvent s'ajouter aux commissions de courtage. Pour les ordres exécutés sur des places étrangères, des « frais de correspondant » s'appliquent souvent, ainsi que des commissions de change ou de conversion.

« Ces frais, qui ne sont pas intégrés dans les coûts moyens présentés ici, et qui ne sont pas toujours explicites, peuvent représenter une grande partie du coût de la transaction. Par ailleurs, les écarts de cours acheteur/vendeur (spreads) peuvent être plus importants pour certains prestataires que d'autres, dans la mesure où les ordres de leurs clients ne sont pas exécutés selon les mêmes modalités (lieu d'exécution, horaire de transactions, etc.), ce qui doit s'analyser comme un coût supplémentaire pour l'investisseur », précise encore l'AMF. Certains pays prévoient même une taxation des transactions financières (0,4% en France).

L'AMF s'est également intéressé aux frais de conservation des titres détenus, pour un portefeuille composé d'actions cotées sur Euronext Paris, (incluant les droits de garde et d'éventuels frais de tenue de compte) au sein des banques traditionnelles. Ces frais, stables entre 2024 et 2025, ont tout de même augmenté de 30% sur les cinq dernières années. À titre d'exemple, le niveau moyen des frais s'élevait en 2020 à 0,27% pour un portefeuille de 60 000 euros répartis sur 10 lignes, contre 0,35% en 2025.

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