Les salaires devraient moins augmenter en 2025. Selon la dernière étude TRS de Mercer, publiée ce jeudi, le budget d'augmentation des salaires se situerait en effet autour de 3% en moyenne pour l'année prochaine. Mercer a interrogé pas moins de 130 entreprises (au 31 octobre 2024) dans le cadre de son enquête sur les « négociations annuelles obligatoires ». Selon l'institut, l'augmentation moyenne s'élèverait à 2,8% en 2025. Ce n'est pas si mal et pourtant c'est bien moins que les deux années précédentes. En effet, les augmentations de salaire s'élevaient en moyenne à 4,95% en 2023 et 4% en 2024. Mais l'inflation était beaucoup plus élevée : 5,7% en 2023 et 2,5% en 2024. La hausse des prix devrait atteindre 1,5% en 2025, selon les dernières prévisions de la Banque de France.

« Ce budget peut varier en fonction de la situation économique de chaque entreprise ainsi que du niveau des augmentations accordées les deux années précédentes, dans un contexte inflationniste », précise l'enquête.

Tous les salariés n'en profiteront pas

Si toutes les entreprises interrogées prévoient bien d'allouer un budget aux augmentations de salaire, « cela ne concernera pas nécessairement l'ensemble de leurs salariés (80%) ».

« Les négociations annuelles obligatoires dans les entreprises s'annoncent difficiles pour 2025 en raison des incertitudes économiques. Notre dernière enquête révèle que davantage d'entreprises ont choisi d'anticiper leurs négociations, soit 11% d'entre elles en 2024 contre 8% en 2023 à la fin octobre. Bien que les budgets soient restreints cette année, les entreprises devront veiller à maintenir leur attractivité sur le marché de l'emploi et à retenir leurs collaborateurs. La guerre des talents reste en effet une préoccupation majeure, notamment dans les secteurs de l'ingénierie et de la vente pour les cadres, mais également dans les métiers de production pour les non-cadres. Il sera donc essentiel pour les entreprises d'ajuster leur stratégie de rémunération tout en répondant aux attentes des salariés en matière de flexibilité et de bien-être au travail », a déclaré Cyrille Bellanger, directeur du Conseil en Rémunération de Mercer France dans un communiqué.

2025 sera donc marquée « par un retour à la sélectivité de distribution de l'enveloppe prévue (...) en fonction de la performance individuelle, de l'échelle salariale et de la compétitivité de l'entreprise sur le marché de l'emploi, afin d'attirer et de retenir les talents, au détriment des augmentations collectives », précise encore l'étude.