L'essentiel
- La Banque de France suggère que le Plan d'épargne logement (PEL) peut redevenir une option viable pour le financement de projets immobiliers.
- Malgré une baisse du nombre total de PEL, 1,3 million d'entre eux, rémunérés à 2,25%, ont été ouverts, la plus forte progression depuis 2017.
- La montée en puissance des nouveaux PEL s'accompagne d'une baisse de ceux rémunérés en dessous de 2% et d'une comparaison favorable avec les taux d'intérêt immobiliers.
« Le Plan d'épargne logement pourrait-il redevenir un outil de financement d'un projet immobilier ? », s'interroge La Banque de France ce jeudi dans son observatoire annuel sur l'épargne réglementée. Plusieurs indices laissent à penser que la réponse est positive.
Même si le nombre total de PEL a encore diminué l'an dernier, 1,3 million de PEL, rémunérés à 2,25% bruts, ont été ouverts, le plus haut chiffre depuis 2017.
PEL : taux, plafond et fonctionnement du plan épargne logement
Un produit hybride
Pour rappel, le PEL est un produit hybride. Il sert à constituer une épargne destinée à l'achat d'un bien immobilier ou à la réalisation de travaux, puis au financement de ce projet, en ouvrant des droits à un prêt.
Concrètement, son détenteur peut ainsi contracter un prêt-logement à un taux connu dès l'ouverture du PEL et après un minimum de quatre ans d'épargne. Les taux d'intérêt rémunérant ces plans dépendent de la date d'ouverture. La période de versement sur ces plans est de dix ans.
Depuis le 1er mars 2011, les PEL sont automatiquement transformés, en l'absence de retrait des fonds, en livrets d'épargne classiques à la quinzième année. À l'inverse, les PEL ouverts avant cette date peuvent générer des intérêts jusqu'au retrait définitif des fonds.
Le PEL affiche donc deux taux : un premier définissant la rémunération de l'épargne qui y est déposée et un second bloquant un taux d'emprunt pour les 15 années à venir.
Dans le contexte de taux d'intérêt immobiliers très bas entre 2015 et 2022, beaucoup de PEL ont pu jouer le rôle de supports d'épargne réglementée classiques, sans aboutir à un prêt. Mais la donne est peut-être en train de changer.
Montée en puissance des nouveaux PEL
« Cette montée en puissance des nouveaux PEL va de pair avec la baisse de la part des PEL rémunérés au-dessous de 2% (les PEL ouverts entre 2016 et 2022), mais aussi de ceux qui sont rémunérés à 2,50% (ouverts entre 2011 et 2015) et dont les droits à liquidation sont ouverts (avec des taux redevenus attractifs comparativement au taux de marché du moment) », souligne le rapport de la Banque de France. « En effet, les PEL ouverts entre 2011 et 2015 bénéficient d'un taux de prêt à 3,7%, à comparer au taux moyen des crédits immobiliers à vingt ans, qui était de 4,5% en moyenne sur 2024 et de 3,98% au premier trimestre 2025 ».
À noter que pour les épargnants ayant ouvert un PEL sur la période 2016-2022, même si le taux de rémunération est de seulement 1%, ils permettent d'emprunter à 2,2% à la fin des quatre ans de détention au minimum. Une aubaine aujourd'hui alors que le taux moyen des crédits immobiliers est de 3,11%, selon l'Observatoire Crédit Logement.
« La conjonction d'une attractivité du taux de prêt et d'une moindre compétitivité du taux de placement pour les PEL ouverts après 2016 pourrait donc progressivement amener à une utilisation du PEL davantage en lien avec son objectif initial : faciliter l'acquisition d'un logement à titre principal », analyse la Banque de France.