Le prévenu de 59 ans ayant déjà purgé une année en détention provisoire sous assignation à résidence et sous surveillance électronique, le reliquat d'environ dix-huit mois d'emprisonnement ferme sera exécuté sous bracelet électronique, a précisé le juge Pascal Gand.

M. Denizet était jugé à Marseille sur la base d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), autrement nommée plaider-coupable.

Reconnu coupable de cinq délits -escroquerie, blanchiment, abus de biens sociaux, faux et usage irrégulier d'une marque- il est également condamné à une amende de 150.000 euros, aux interdictions, définitive, d'exercer le courtage financier et bancaire et, durant cinq ans, de gérer une entreprise.

Le tribunal a ordonné la confiscation de quelque 4,8 millions d'euros sur ses comptes, d'un véhicule de luxe et d'un chalet à Vars (Hautes-Alpes) acheté 620.000 euros en 2009.

L'affaire avait éclaté en 2012 par divers signalements dont ceux de l'Autorité des marchés financiers et de la Société Générale, dont la marque était illégalement utilisée par M. Denizet.

Dès son interpellation, il reconnaissait avoir instauré un système de Ponzi. A la tête de quatre agences dans le Var et une à Nice, il faisait miroiter des investissements avec un taux de rentabilité de 8%, voire 30%, usant de faux en tous genres pour faire croire à la solidité de ses sociétés.

Les placements n'étaient pas réalisés, les sommes investies par les uns étant utilisées pour rembourser les autres. M. Denizet avait usé des fonds à des fins personnelles, notamment des acquisitions immobilières en Floride.

Au plus fort de son activité, il avait engrangé 1.200 mandats de gestion représentant 600 épargnants environ.

« Il était une sorte de gourou ayant réponse à tout », avait témoigné un ex-employé.

De prétendus accords avec la Société Générale Asset Managment et un partenariat avec Boursorama se sont avérés totalement fictifs. Le prévenu a reconnu l'usage de faux documents laissant penser que la Société Générale avait émis une garantie au profit des clients de ses sociétés.

Dans un souci de préserver son image, la banque, constituée partie civile, avait signé 804 protocoles avec les investisseurs floués par Fabrice Denizet pour des indemnisations estimées entre 22 et 29 millions d'euros. Pour se faire rembourser, l'établissement s'est ensuite retourné contre M. Denizet dans une procédure civile dite récursoire, toujours en cours à Lyon.

Dans le cadre de la procédure judiciaire à Marseille, quelque 820 personnes se sont constituées partie civile, la plus grande partie ne réclamant, au terme de ces protocoles avec la banque, qu'un préjudice moral.

A cette fin, trois audiences dites « sur intérêts civils » ont été fixées au 10 mars, 15 juin et 14 septembre 2026.

Diminué par la maladie, appuyé sur une canne, Fabrice Denizet, qui a reconnu avoir trompé tout le monde, y compris ses commerciaux, a demandé jeudi « pardon à toutes les victimes ».