90,5%. C'est la proportion de foyers qui possèdent au moins un produit financier, selon la dernière enquête Histoire de vie et Patrimoine publiée par l'Insee ce mercredi 14 mai.
Les livrets d'épargne sont toujours des placements plébiscités par une très grande majorité de ménages, puisque 86,9% d'entre eux en détiennent au moins un début 2024. Ce taux augmente de 3 points par rapport à 2021, probablement en raison du « surcroît d'épargne depuis 2020 à la suite de la pandémie de covid-19 », avance l'institut. Et ce même si ces produits sans risque de perte en capital présentent un rendement plus faible, parfois en dessous de l'inflation.
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Forte augmentation du nombre de ménages avec un LEP
Le Livret A reste LE produit star des Français, avec près de quatre ménages sur cinq (78,1%) qui en possèdent au moins un (+4,6 points en trois ans !) (1). Son « jumeau », le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), est également sur une très bonne dynamique (39,7%, +3,8 points).
« Le LEP est le seul livret d'épargne réglementée dont le rendement était supérieur à l'inflation. »
De son côté, le Livret d'épargne populaire (LEP) voit sa cote progresser encore plus fortement, avec 21,5% des ménages qui en ont au moins un (+5,1 points). Cette augmentation est liée à sa rémunération attractive l'année dernière (6% jusqu'au 31 janvier 2024). « C'est le seul livret d'épargne réglementée dont le rendement était supérieur à l'inflation », observe l'Insee. Ce net regain rattrape une baisse continue entre 2010 et 2021, où le taux de détention était passé de 23,4% à 16,4%.
En revanche, le désamour pour le Livret Jeune se confirme : désormais, moins d'un Français sur dix en ont un (9,8% précisément contre 10,9% en 2021). Bien loin des 15,1% de 2010.
L'assurance vie gagne du terrain
Produit financier de plus en plus populaire, l'assurance vie continue de gagner du terrain. Plus de deux Français sur cinq possèdent au moins un contrat en 2024 (41,7%). C'est 15,8 points de plus que vingt ans plus tôt, et la plus forte hausse pour un placement sur cette période. Trois raisons expliquent ce succès : une fiscalité attractive, la possibilité d'accumuler un patrimoine au cours de sa vie et des conditions de transmission intéressantes lors de la succession.
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Les détenteurs jouent la sécurité. Ils privilégient davantage des contrats monosupports (fonds euros à capital garanti) que des contrats multisupports (en unités de compte, avec risque de perte en capital), avec respectivement 26,1% et 19,5% des ménages concernés.
L'épargne logement en chute libre
L'épargne retraite, elle, séduit à nouveau depuis 2018 et connait un rebond important entre 2021 et 2024, avec 19,1% des foyers concernés (+2,7 points). Pour l'Insee, cette hausse est probablement liée à la création le 1er octobre 2019, grâce à la loi Pacte, des Plans d'épargne retraite (PER) individuels, d'entreprise collectifs et d'entreprise obligatoires, « qui remplacent les dispositifs existants » (PERP, contrat Madelin, Perco...). Les nouveaux supports visent à attirer « plus d'épargnants en offrant des conditions plus souples, de sortie en rente ou en capital, et une fiscalité avantageuse ».
À l'inverse, l'épargne logement fait grise mine. Seuls 27% des ménages détiennent au moins un plan épargne logement (PEL) ou un compte épargne logement (CEL), contre 40,9% en 2004. Par ailleurs, les détentions d'épargne salariale (15,6% des ménages en 2024) et des valeurs mobilières (17,4%), comportant les actions et obligations, restent stables depuis une dizaine d'années.
(1) Plusieurs membres d'un même foyer peuvent détenir un Livret A ou un autre placement.