Ces arnaques ont été décrites comme un « phénomène massif, difficile à évaluer » et nécessitant « une lutte permanente car il y a une inventivité croissante », lors d'une conférence de presse commune du parquet de Paris, de l'Autorité des marchés financiers (AMF), de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
29 000 euros de perte moyenne
Selon une étude menée pour l'AMF, 3,2% de la population française a probablement déjà été victime d'une arnaque à l'investissement, trois fois plus qu'en 2021 (1,2%). Soit 1,5 million de Français. Toutes arnaques confondues, le montant moyen de la perte déclarée est de 29 000 euros.
Les arnaques représentent, a minima, 500 millions d'euros de préjudice global, a rapporté la procureure de Paris Laure Beccuau, relevant l'« incertitude » sur ce chiffre. Les enquêtes sont soumises à des « critères d'analyse compliqués » et beaucoup d'arnaques restent inconnues des autorités, notamment à cause de la honte ressentie par les personnes arnaquées, parfois dans des situations dramatiques, ou le fait qu'elles ne sachent pas que des poursuites pénales peuvent être engagées, a expliqué Laure Beccuau.
« Les arnaques sont de plus en plus raffinées, basées sur une mise en confiance des personnes et donc de plus en plus difficiles à identifier »
« Il fut un temps où les arnaques étaient facilement repérables. Aujourd'hui elles sont de plus en plus raffinées, basées sur une mise en confiance des personnes et donc de plus en plus difficiles à identifier », a noté Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l'AMF.
Parmi les phénomènes en croissance dans l'écosystème des arnaques : les cryptoactifs, celles liées au Forex (marché des devises) ou au trading. Il y a une « tendance pour certaines personnes à se dire finalement les placements traditionnels on est moins intéressés, et les taux ne sont pas très élevés et à être très attirées par les discours séduisants sur c'est facile, il n'y a pas de risques et ça rapporte beaucoup », a relevé Sarah Lacoche, directrice générale de la DGCCRF.
Selon l'étude menée pour l'AMF, 45% des victimes probables d'arnaques financières sont des hommes de moins de 35 ans plus sensibles à ce type de discours.
Les représentantes des institutions sont également revenus sur les « arnaques au carré » : une personne arnaquée va être contactée pour l'aider à rembourser sa perte et tomber dans une nouvelle arnaque.