L'année 2023 a été faste pour l'épargne réglementée avec plus de 60 milliards de collecte nette sur les différents supports de sa galaxie. Que ce soit le Livret A, le LDDS, le LEP, le succès de ces placements sans risque s'est davantage affirmé avec la hausse des taux.
Mais parmi eux, le livret jeune fait grise mine. Les titulaires de ce placement âgés entre 12 et 25 ans ont retiré plus d'argent qu'ils n'en ont déposé l'an dernier soit un solde négatif de 200 millions d'euros, après un recul de 400 millions d'euros en 2022. C'est ce qui ressort des chiffres de l'Observatoire de l'épargne réglementée pour 2023 présenté mercredi par la Banque de France.
Désormais, l'encours total sur le livret jeune dépasse tout juste la barre des 4 milliards d'euros : 4,1 milliards d'euros très précisément. Une goutte d'eau (0,1%) parmi les 935,5 milliards d'euros déposés sur les différents supports d'épargne réglementée à la fin 2023 dont 403,9 milliards d'euros rien que pour le Livret A. Le livret jeune plafonné à 1 600 euros représente portant un bon complément au Livret A, plafonné lui à 22 950 euros.
Un taux au moins égal au Livret A
Et pour cause, son taux fixé par les établissements bancaires, ne peut pas être inférieur à celui du Livret A. Il est donc à minimum 3% net d'impôt jusqu'au 31 janvier 2025, date de la fin de période de gel décidé l'été dernier par le gouvernement.
Certains établissements proposent un taux jusqu'à 4% pour le livret jeune comme le Livret Jeune Mozaïc distribué par les caisses du Crédit Agricole, celui du CIC ou encore celui de LCL. La Caisse d'Épargne ainsi que le Crédit Mutuel proposent des taux allant de 3 à 4% selon les caisses régionales.
Mais comment expliquer le « désamour » du livret jeune, créé en 1996, et dont l'encours était encore de 7,5 milliards d'euros en 2008 ? Le premier responsable est le Livret A. En effet, dès 2009, toutes les banques ont eu le droit de proposer à leurs clients l'ouverture d'un Livret A, et non plus seulement la Caisse d'Épargne, la Banque Postale ou encore Crédit Mutuel.
La concurrence du LEP
Il semble aussi que le livret jeune subisse aussi la concurrence du Livret d'épargne populaire, rémunéré aujourd'hui à 6%, et dont le taux passera à 5% au 1er août. En effet, les pouvoirs publics ont renforcé la promotion du LEP, accessible sous conditions de revenus et qui permet désormais de placer jusqu'à 10 000 euros à un taux toujours supérieur au Livret A.
L'année dernière, le nombre total de LEP a augmenté pour toutes les catégories d'âge, mais il a en particulier doublé chez les 18-25 ans, souligne le rapport de l'épargne réglementée. Chez les étudiants, les ouvertures de LEP ont flambé de 77% sur un an. « Ils ont ainsi réalisé 5,4% des ouvertures en 2023 contre 3,1% en 2022, et l'on peut penser qu'il y a encore une marge de progression dans cette catégorie qui représente 8% de la population majeure et se situe généralement en bas de l'échelle des revenus », souligne le rapport.
