Longtemps plébiscité par les investisseurs en raison de leur résilience commerciale, les géants du secteur, à l'image de LVMH ou encore d'Hermès connaissent aujourd'hui un ralentissement de la croissance de leurs bénéfices. Une demande qui ralentit

KPMG prévoit que le secteur devrait continuer à souffrir au cours des prochaines années, en raison notamment d'un ralentissement de la demande pour les produits de luxe, constaté en 2024. Pour ne rien arranger, la guerre commerciale et l'instauration de droits de douane sur les importations aux États-Unis pourraient fragiliser le marché américain, qui demeure l'un des débouchés majeurs pour les acteurs du secteur.

Une performance boursière décevante

Dans ce contexte, depuis le début de l'année, l'indice boursier Stoxx Europe Luxury 10, qui regroupe les dix leaders européens du secteur, affiche une progression modeste alors que dans le même temps, l'Euro Stoxx 50, composé des principales entreprises européennes cotées, grimpe de plus de 10%. Preuve du désamour actuel des investisseurs, LVMH, le numéro un mondial du secteur, tout comme Hermès, continuent de souffrir en Bourse et affichent des performances dans le rouge en 2025.

Malgré tout, certains analystes financiers restent positifs, notamment en raison de la possibilité pour les acteurs du secteur de disposer d'un fort « pricing power », c'est-à-dire d'une capacité à imposer des augmentations de prix de vente à leurs clients, sans impacter le volume de leurs ventes.

Dans ce contexte, les professionnels recommandent d'adopter une approche défensive et de faire preuve de sélectivité. Par exemple, Dorian Dabadie, analyste OPCVM & Bourse chez Meilleurtaux, conseille de miser avant tout sur « des sociétés capables de capitaliser sur la puissance de marques emblématiques, comme Louis Vuitton ou encore Hermès », ce qui leur permet de conserver une longueur d'avance sur la concurrence.

Pour Guillaume des Rotours, Associé, Advisory, Responsable du secteur du Luxe KPMG en France, « les marques qui réussiront à sortir leur épingle du jeu sont celles qui sauront rester cohérentes et fidèles à ce qu'elles incarnent ».

Une valorisation devenue plus attractive

Au-delà de ces atouts intrinsèques, « certaines entreprises du secteur ont vu leurs valorisations devenir plus attractives, à l'image de LVMH », ajoute Dorian Dabadie. Pour d'autres acteurs, la correction a été encore plus spectaculaire. C'est notamment le cas de Kering dont le cours de Bourse a plongé de près de 75% depuis son plus haut historique de l'été 2021. Mais, l'arrivée de Luca de Meo, l'ex directeur général de Renault, a relancé l'intérêt des investisseurs pour le titre depuis le printemps dernier, ces derniers anticipant la fin des difficultés récemment rencontrées par Gucci, sa marque phare qui représente environ les deux tiers des profits du groupe.

Toutefois, à court terme, le secteur du luxe reste vulnérable au ralentissement de la consommation, notamment aux États-Unis et en Chine, deux marchés clés pour les marques du secteur. Cette fragilité conjoncturelle invite à la prudence. Pour limiter les risques liés à la volatilité des marchés, l'utilisation de versements programmés (ou investissements progressifs) permettant de lisser le prix d'entrée dans le temps et d'atténuer l'impact des fluctuations à court terme est d'ailleurs recommandé par Dorian Dabadie.

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