A l'occasion de son récent discours d'investiture, Donald Trump, le nouveau président des Etats-Unis a promis d'envoyer des astronautes américains pour planter la bannière étoilée sur la planète Mars. Pour ce faire, il compte notamment s'aider des services d'Elon Musk. En effet, le patron de SpaceX répète depuis plusieurs années qu'il souhaite coloniser la planète rouge.
Mais ce n'est le seul entrepreneur à s'intéresser à l'industrie spatiale. En effet, de Jeff Bezos à Richard Branson, on ne compte plus les personnalités du monde des affaires souhaitant donner un second souffle à cette industrie. Du reste, au sein de la société de gestion Itavera AM, Rolando Grandi, directeur et gérant du fonds IAM Space « croît fortement à cette thématique d'avenir ».
Une industrie en devenir
Un récent rapport réalisé par le Forum économique mondial et McKinsey & Company estime que l'industrie spatiale mondiale pourrait voir ses revenus actuels multiplier par près de trois à l'horizon 2035, ce qui lui permettrait d'atteindre le seuil des 1 800 milliards de dollars (contre 630 milliards de dollars en 2023). Il faut dire que les importants progrès technologiques réalisés ces dernières années contribuent à relancer la course à l'espace. Ainsi, le cabinet Spacetech Analytics dénombre aujourd'hui plus de 10 000 sociétés liées à la technologie spatiale. Cependant, au sein de cet écosystème, l'univers des entreprises cotées se limite à quelques centaines de valeurs à travers le monde.
Les acteurs américains mènent la danse
Parmi elles, on compte certains « pure players », à l'image de Rocket Lab, une compagnie aérospatiale américaine d'origine néo-zélandaise, spécialisée dans les fusées de petite et moyenne capacité, connue pour son mini-lanceur Electron. Malgré des pertes de plus de 100 millions de dollars en 2023, cette entreprise est valorisée près de 15 milliards de dollars avec une progression de son titre de près de 500% en un an sur le Nasdaq. Autre poids lourd du secteur pesant plusieurs milliards sur la Bourse américaine : Intuitive Machines. Il s'agit de la première société commerciale à avoir réussi un alunissage, lui permettant récemment de remporter un contrat de plusieurs milliards de dollars avec la Nasa.
Face à ces acteurs nord-américains qui ont le vent en poupe, les opérateurs de satellites européens Eutelsat et SES tentent également de se faire une place sur ce marché. Même si leur activité est bénéficiaire, leurs parcours boursiers ont en revanche été décevants. En effet, leurs cours de Bourse affichent des performances en demi-teinte au cours des douze derniers mois, par rapport à leurs consœurs américaines, « comme du reste, ce que l'on a pu observer sur bon nombre de valeurs du marché boursier européen », indique Dorian Abadie, analyste OPCVM & Bourse chez Meilleurtaux.
Comme le voit, malgré l'engouement actuel des investisseurs pour le secteur, la prudence reste de mise. En effet, même si les perspectives de l'industrie spatiale sont porteuses pour les années à venir, à court terme des corrections boursières ne sont pas à exclure, comme on a pu l'observer récemment sur le secteur du cannabis ou encore de l'hydrogène. Pour éviter toute déconvenue, n'oubliez pas que tout investissement en Bourse ne doit s'envisager que sur la durée. Il n'en reste pas moins que cette thématique a permis l'apparition d'un compartiment spécifique en bourse.
Comment se positionner sur le secteur
D'ailleurs, des indices boursiers investis exclusivement sur ces valeurs dites « spatiales » sont récemment apparus, à l'image du S Network Space Index ou encore du S&P Kensho Space Index, permettant ainsi à certaines sociétés de gestion de proposer des ETF (« exchange traded fund ») répliquant quasiment à l'identique la performance de ces indices. Du reste, pour les épargnants, « l'utilisation des ETF reste une manière simple de bien diversifier le risque », rappelle Dorian Abadie.
A l'heure actuelle, plusieurs ETF spécialisés sur cette thématique sont cotés sur les Bourses américaines. Pour les négocier, il est par conséquent nécessaire de disposer d'un compte titre permettant d'avoir accès aux marchés boursiers américains. Pour un investisseur français, il est également important de rappeler le risque de change lié à l'évolution du billet vert. En effet, le capital investi dans de tels ETF, libellés en dollars, est exposé à un risque de dépréciation du dollar face à l'euro pendant toute la durée de l'investissement.