L'indice vedette CAC 40 perdait 0,38% à 7 250,50 points vers 10 h après avoir pourtant ouvert en hausse. Lundi, il avait gagné 0,12%, à 7 278,23 points, soit un gain de 8,60 points, prenant une pause après plusieurs séances agitées depuis l'élection présidentielle aux États-Unis. « Les marchés boursiers européens sont très hétérogènes ce matin », commente Neil Wilson, de Finalto.
Les investisseurs préfèrent se montrer prudents face « aux interrogations entourant les questions politiques - quels seront les nouveaux membres du gouvernement Trump -, géopolitiques - les tensions en Ukraine n'ont jamais été aussi élevées - et microéconomiques » avec les résultats de Nvidia, résume John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Les très attendus résultats de Nvidia devraient constituer le principal événement de la semaine. « Avec sa présence imposante en termes de capitalisation boursière et d'intelligence artificielle, Nvidia est devenu le poids lourd indéniable du marché », explique Stephen Innes, de SPI AM.
« Un pilier des indices américains »
Les résultats du titan de la technologie devraient ainsi « soit couronner le secteur de l'intelligence artificielle comme le roi incontesté, soit déclencher une remise en question radicale des valorisations très élevées du secteur », poursuit-il. « Nvidia n'est plus seulement une entreprise de l'intelligence artificielle, elle est devenue un pilier des indices américains », souligne également John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Cette position dominante dans les indices boursiers américains rend les investisseurs étrangers sensibles à ses performances, qui influencent donc « directement les flux de capitaux internationaux vers les actions américaines », ajoute-t-il.
Le marché boursier parisien reste aussi sur le qui-vive en attendant les nouvelles nominations au sein de l'administration Trump ainsi que des éclaircissements sur son programme politique, notamment sur les droits de douane. « Beaucoup de questions (...) attendront des mois pour trouver des réponses », souligne François Rimeu, stratégiste sénior chez Crédit Mutuel Asset Management.
Pour François Rimeu, les tendances en place demeurent néanmoins, à savoir que la croissance américaine reste « solide, soutenue par une consommation qui continue d'augmenter », quand en Europe, elle reste atone, « toujours plombée par les problèmes de ses deux principales économies : la France et l'Allemagne ».
Kering n'inspire pas
Le groupe de luxe Kering a annoncé, lundi, la nomination de Cédric Charbit au poste de directeur général de Saint Laurent et celle de Gianfranco Gianangeli en tant que directeur général de Balenciaga à compter du 2 janvier 2025.
Le groupe, en difficulté depuis deux ans, a entrepris ces derniers mois plusieurs changements dans sa direction : début octobre, il a nommé Stefano Cantino, ancien cadre du concurrent LVMH, au poste de directeur général de Gucci, sa marque phare. Ces nouvelles nominations semblent pour l'instant laisser les investisseurs de marbre, le titre du groupe lâchant 0,84% à 218,25 euros vers 10 h.