C'est un avis qui était attendu autant par les professionnels que par le gouvernement. Mardi, l'Autorité de la Concurrence, sollicitée en mars dernier par Bercy, a rendu un avis à Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce et de l'Artisanat et du Tourisme, sur les modalités possible d'une réforme des « tickets resto ». L'organisme conseille notamment de mettre de l'ordre dans un secteur où les poids lourds ont été condamnés il y a quelques années pour concurrence déloyale. Plus à terre à terre, l'Autorité de la concurrence invite aussi les autorités à l'instauration d'un plafonnement tarifaire des commissions et à développer la dématérialisation, quitte à la rendre obligatoire.
Un chantier déjà annoncé d'ici à 2026 pour les 5 millions de salariés utilisant les titres-restaurants pour régler un repas ou des courses alimentaires. Parmi eux, 2,9 millions seraient déjà porteurs de carte et face à la pression des professionnels qui jugent les commissions prélevées et la procédure d'envoi trop lourde, la dématérialisation du ticket resto est dans les tuyaux. Les tickets resto représentent 10% à 20% du chiffre d'affaires des commerçants de bouche, et jusqu'à 30 à 40% pour ceux situés dans des zones où les entreprises sont concentrées comme La Défense à Paris.
Benefiz, Dunia, Octoplus, Open, WiiSmile et Worklife sont les nouveaux petits acteurs (1% du marché global des titres-restaurant) « 100% carte » d'un marché dominé par Edenred, Up !, Bimpli (ex Chèque de Table) ou Sodexo.
Une délégation de service public pour assurer le contrôle
Du côté du cabinet d'Olivia Grégoire, cité par Le Figaro, on retient de l'avis de l'Autorité que « le plafonnement des commissions est juridiquement possible, même s'il n'est pas préconisé en solution numéro un ».
« La définition du niveau de ce plafond, ainsi que le contrôle de son effectivité, soulèvent des questions délicates de mise en œuvre », précise le cabinet d'Olivia Grégoire aux Echos. « (...) Nous sommes bien conscients que dans l'actuelle CNTR, Commission nationale des titres-restaurant qui régule le secteur, les émetteurs sont parties prenantes, ce qui pose des risques de conflits d'intérêts. Nous réfléchissons si cela peut faire l'objet d'une délégation de service public à un opérateur privé. »
Depuis le août 2022, les titres-restaurants sont utilisables du lundi au samedi dans les restaurants, boulangeries mais aussi pour l'ensemble des courses alimentaires dans les supermarchés (hors alcool) avec un plafond quotidien maximum de 25 euros, en vigueur depuis octobre 2022.
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