« Nous avons un conseil jeudi qui devrait analyser, donner un avis sur ces décrets », a confirmé à l'AFP Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l'UNSA et membre du conseil d'administration de la Cnam. « Nous demandons qu'au vu du climat politique actuel et de la nature même de ces décrets, qui font » font doubler les franchises médicales et augmenter des participations forfaitaires, « que ces textes soient retirés, parce que ça doit être dans un PLFSS plus global », a-t-il ajouté. Or le vote de confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre, sollicité par François Bayrou autour de la question budgétaire, pourrait faire tomber le gouvernement.

« S'ils ne sont pas retirés, il y a un risque non négligeable que si on donne un avis, le gouvernement puisse les publier assez vite. C'est scandaleux »

« S'ils ne sont pas retirés, il y a un risque non négligeable que si on donne un avis, le gouvernement puisse les publier assez vite. C'est scandaleux », a encore jugé le syndicaliste, soulignant que le président de la Cnam a « lui-même écrit pour demander un report » de cet examen, comme rapporté par L'Humanité.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a aussi vivement réagi sur France 2 mardi matin : « C'est extrêmement choquant : nous avons découvert cet été que le gouvernement voulait réunir le conseil d'administration de la Cnam pour faire valider par décret ce qu'il prévoit de faire passer dans son budget, à savoir le doublement des franchises médicales, le doublement des frais médicaux ».

Doublement des franchises médicales et doublement des frais médicaux

« J'appelle solennellement le Premier ministre à renoncer à ce décret, on ne peut pas dans le même temps dire : Je me soumets à un vote de confiance et dans l'autre, avancer à marche forcée et vouloir passer en force les mesures de son budget discrètement en catimini par décret, c'est honteux », a conclu Mme Binet.

« Nous demandons, à l'UNSA, fortement, que le gouvernement n'engage pas cette réforme dans l'attente d'un éclaircissement politique et d'un projet de loi global de financement de la Sécurité sociale », a renchéri M. Corona.

Le projet de budget du gouvernement pour réaliser 43,8 milliards d'euros d'économies en 2026 prévoit de trancher dans les dépenses sociales, notamment de santé, à hauteur de 5,5 milliards d'euros. Parmi les mesures : un doublement du plafond des franchises médicales à 100 euros, une réforme de la prise en charge des affections de longue durée (ALD) et des arrêts maladie, objet de « dérives » selon le chef du gouvernement.