Le rapport présenté par Sarah Legrain (LFI) et Delphine Lingemann (MoDem) recommande de « porter progressivement le congé paternité à égalité avec le congé maternité », à 16 semaines, dont huit obligatoires. Il est actuellement de 25 jours, s'ajoutant à un « congé de naissance » de trois jours.

Quatre semaines seraient prises dès la naissance pour accueillir l'enfant et soutenir la mère, vulnérable à la dépression post-partum, a expliqué la rapporteure Sarah Legrain à l'Assemblée.

Quatre semaines seraient obligatoirement prises à l'issue du congé maternité, pour que le père passe du temps seul avec l'enfant et ne soit plus cantonné « au rôle de parent auxiliaire », a-t-elle dit.

Ce congé de paternité allongé pourrait encourager la natalité et favoriser un recours plus tardif aux modes de garde, permettant des économies aux finances publiques, puisque l'enfant serait gardé pendant six mois par ses parents, selon Mme Lingemann.

Il encouragerait une « meilleure participation des femmes au marché du travail » et donc « une augmentation des cotisations sociales ».

« 90% des inégalités de revenus entre femmes et hommes sont directement dues à la pénalité parentale que subissent les femmes », relève le rapport.

Les femmes « réalisent 71% des tâches domestiques et 65% des tâches parentales du foyer », ce qui affecte leur santé physique et psychique (charge mentale, burnout parental...), selon ce rapport.

Parmi 44 recommandations, le rapport propose des « cours d'activités domestiques à l'école et au collège pour les garçons et les filles » afin d'« inculquer dès le plus jeune âge, une vision égalitaire des tâches parentales et domestiques ».

Il recommande de « mieux prendre en compte la parentalité au travail », constatant que les femmes ont l'injonction de « travailler comme si elles n'avaient pas d'enfants, élever leurs enfants comme si elles n'avaient pas de travail ».

Il suggère ainsi d'accorder aux parents des autorisations d'absence, estimées à quatre demi-journées par an, pour participer aux moments clés de la scolarité.

La parentalité est le « principal facteur explicatif » des « inégalités de revenus et de carrière » entre hommes et femmes, a fait valoir la présidente de la Délégation aux Droits des femmes qui a adopté la rapport à l'unanimité.

Le rapport préconise aussi de mieux accompagner les parents d'enfants adolescents et de lutter contre l'isolement des mères après la naissance.