Deux « péripéties » dans l'immensité du web. Deux exemples d'informations tronquées, inventées ou mal recopiées avec un même objectif : vous faire peur, pour votre argent, et générer du « clic » synonyme de recettes publicitaires.
L'invention (sans fondement) d'une nouvelle réglementation sur le Livret A
Premier exemple. La rédaction reçoit le mardi 22 avril via le formulaire « Questions de lecteurs » l'étonnement de « Moorfinche » à la lecture d'un « article qui littéralement annonce un « nouveau cadre réglementaire » dès le « 29 avril 2025 » imposant aux banques de geler les Livrets A dépassant 23 500 euros. Or, aucune nouvelle réglementation concernant l'épargne réglementée n'entre en vigueur en cette fin avril ou en mai.
L'article vient d'un site (le premier dans la liste ci-dessous) aux pratiques inquiétantes : une multitude d'informations trompeuses, sans aucun fondement, anxiogènes. La vocation de MoneyVox est d'informer, de façon pédagogique, sur les finances personnelles. Il nous paraît donc important de passer ce message : ne surtout pas vous fier à ce que vous lisez sur ce site, puisque la plupart des informations liées à l'épargne ou encore à la CAF n'ont aucun rapport avec de véritables informations. Le problème, c'est que certaines rumeurs lancées par ce site ont été relayées sur TikTok, sur d'autres sites adeptes du recopiage... Or, tout est faux.
« Les comptes de Livret A dépassant 23 500 euros gelés le 29 avril 2025 » ? Totalement faux !
Un mauvais recopiage qui fait peur aux lecteurs
Deuxième exemple. À nouveau tiré de notre abondante rubrique « Questions de lecteurs ». Le 20 mars, MoneyVox reçoit la question de Lina, cliente de La Banque Postale, dont le relevé physique du Livret A indiquait près de 4 000 euros en 2017... et qui a eu la surprise de découvrir qu'il n'y a plus que 17 euros une fois arrivée au guichet. « Que faire ? », demande-t-elle à MoneyVox, qui a contacté la banque concernée avant de publier une réponse le 5 avril. Si la banque n'a pas identifié le cas de Lina, elle a livré quelques éléments d'explication possibles, dont l'éventualité d'une « procuration » sur ce livret. Et un conseil à cette cliente : réclamer l'historique des relevés pour comprendre ce qui s'est passé. Car un Livret A n'est pas un placement risqué : impossible de voir votre épargne se volatiliser sans explication rationnelle !
Quelques jours plus tard, surprise... « Son livret A à la Banque Postale passe de 4000 euros à 17 euros à cause de cette raison », lit-on en titre d'un article publié sur un domaine jadis reconnu comme un site de divertissement en vogue (troisième site de la liste ci-dessous). Vérification faite : ce site ressemble désormais à une coquille vide. Impossible de contacter qui que ce soit pour signaler une erreur : même un message envoyé sur l'adresse mail « contact » (pourtant la seule affichée sur le site) revient en erreur.
Que dit l'article en question ? Nulle mention du témoignage de Lina, pourtant publié en toute transparence sur MoneyVox. Recopiant notre réponse sans la remettre dans son contexte, l'article de ce site évoque longuement le possible « transfert à la Caisse des dépôts après dix ans d'inactivité ». Or cet argument n'est pas ici une explication possible : le livret a été ouvert en 2017... et surtout le livret existe toujours en 2025. In fine, en recopiant, mal, cette « question de lecteurs » de MoneyVox, ce site laisse entendre qu'un Livret A peut se vider comme par magie. Or notre réponse tendait justement à expliquer le contraire.
Ce deuxième exemple illustre parfaitement la deuxième partie de la liste que nous publions ci-dessous : des contenus (générés via l'intelligence artificielle ?) reprenant parfois maladroitement des informations afin de faire le buzz. Or, tronquées, ces actualités deviennent mensongères ou du moins trompeuses.
« Attention aux fausses informations sur les prestations CAF »
Pour finir d'illustrer les méfaits de ces fausses informations, ou du moins informations tronquées, qui pullulent actuellement sur le web, citons la nouvelle mise en garde de la CAF face aux « fausses informations » : « De nombreuses informations circulent actuellement sur internet concernant des “primes optionnelles” ou des aides “inédites” prétendument versées par la Caf. Ces annonces peuvent être alléchantes, alors qu'elles ne correspondent pas toujours à la réalité. » Une alerte publiée en boucle depuis plus de 2 ans.

MoneyVox cite volontairement les sites ci-dessus dans une photo, sans les écrire. Pourquoi ? Car si nous les citons nommément dans nos textes, cela peut les aider à remonter dans les résultats des moteurs de recherche ou dans les bases de données venant alimenter les langages de l'IA. Or, nous cherchons justement à éviter de les mettre en avant.
MoneyVox n'est pas là pour donner des leçons. La concurrence dans l'information en ligne est féroce mais tant que l'information est équilibrée, basée sur des sources, cette concurrence est saine. Certains confrères (qu'ils soient « journalistes » ou « producteurs de contenus ») réalisent un excellent travail. La liste ci-dessus ne vise absolument pas à régler des comptes : nous souhaitons surtout dénoncer, pour nos lecteurs, des sites dont les pratiques nous paraissent clairement non recommandables. Car in fine, leurs « conseils » ou fausses informations peuvent avoir des conséquences importantes sur le portefeuille des personnes qui les lisent.
Droit de réponse demandée par la société DIGITAL MARKETING L2 WEB SL, domiciliée Lugar Centro Comercial Diana, num. 3 Planta Loc, Puerta 31, 29 688 Estepona, Malaga, Espagne, éditrice de Vonews et Nuitfrance, dont le directeur de la publication est Leydi Ordaz Rojas, domicilié San Carlos estado Cojedes – Los chaguaramos torre 3 apartamento 14, 2201 (Venezuela).
Conformément à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, nous publions le droit de réponse suivant, adressé par les représentants des sites Nuit France et Vonews : « Contrairement aux affirmations publiées par Moneyvox le 25 avril 2025, les sites Nuit France et Vonews ne diffusent pas de fausses informations ni de contenus générés de manière frauduleuse par l'intelligence artificielle. Ces plateformes, en ligne depuis respectivement 12 ans et plusieurs années, ont toujours respecté les obligations légales applicables à la presse numérique et les bonnes pratiques rédactionnelles. Les accusations relayées sont fausses, infondées, et ont causé la perte soudaine de leur référencement par Google, ainsi qu'un effondrement brutal de leur chiffre d'affaires. Nous nous réservons le droit de demander réparation devant les juridictions compétentes. »
Commentaire de MoneyVox sur ce droit de réponse. Nous contestons fermement la nature et l'ampleur des prétendues conséquences que les propriétaires des sites Nuit France et Vonews attribuent à la publication de l'article sur notre site. En effet, nous n'avons obtenu aucune preuve du déréférencement des sites Nuit France et Vonews, en particulier, ni la démonstration d'un lien de causalité direct entre notre article et ce prétendu déréférencement, étant précisé que le fonctionnement des algorithmes de référencement de Google est, de notoriété publique, tenu secret par Google. Nous invitons les propriétaires des sites Nuit France et Vonews à davantage de « proportion » s'agissant de l'exercice de leur droit de réponse ; son contenu devant nécessairement présenter un lien direct avec la publication concernée.