L'essentiel
- Le Premier ministre François Bayrou vise une réduction du déficit, nécessitant un effort budgétaire de 40 milliards d'euros en 2026.
- La ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, veut réduire 10% des niches fiscales pour récupérer 8 milliards d'euros.
- Bercy refuse pour l'heure de pointer précisément les niches fiscales qui pourraient être supprimées.
Un « effort supplémentaire de 40 milliards d'euros ». Mardi 15 avril, le Premier ministre François Bayrou a présenté le point de départ du budget 2026, avec pour objectif de réduire le déficit de 5,4% du PIB en 2025 à 4,6% en 2026. François Bayrou n'a cependant pas précisé l'ampleur des économies envisagées, ni les postes de dépenses concernés. Sans cependant démentir la préparation d'une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, ni l'éventuelle pérennisation de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. D'autres ministres se sont en revanche montrés un peu plus loquaces.
Les niches fiscales, une manne d'économies facile ?
Pour Amélie de Montchalin, « 10% de niches fiscales en moins, c'est 8 milliards d'euros de récupéré. Et avec cela, vous pouvez faire beaucoup de choses », a fait valoir la ministre chargée des Comptes publics, mardi 15 avril, sur France 2. Ce mercredi, sur TF1, la ministre a précisé sa pensée : « On a 467 niches fiscales aujourd'hui, dont des dizaines qui bénéficient à moins de 100 contribuables. On préfère avoir des impôts qui soient potentiellement plus bas pour tout le monde plutôt que d'avoir des impôts élevés avec certains qui, eux, ont de très très fortes réductions d'impôts. »
Quelles sont les niches fiscales visées ? Difficiles pour le moment de le dire avec précision, le gouvernement souhaitant s'attaquer aux « moins efficaces, celles qui sont inutiles ». Interrogée sur un éventuel rabotage de la réduction d'impôt pour le travail à domicile, Amélie de Montchalin a assuré qu'il ne s'agissait pas de viser les services à la personne. Cette dernière a également fait savoir que l'État comptait récupérer 15 milliards d'euros grâce à la lutte contre les fraudes fiscales et sociales en 2026 (contre 13 milliards en 2024).
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L'abattement des 10% pour les retraités menacé ?
La ritournelle revient avec insistance, au point d'en devenir de plus en plus inquiétante pour les ménages concernés. Alors que les retraités bénéficient aujourd'hui d'un abattement de 10%, créé « pour pondérer la fiscalité des retraités » dont les revenus « échappaient à tout risque de sous-déclaration », plusieurs voix s'élèvent depuis le début de l'année pour le remettre en cause.
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Dernière en date, celle de Marc Ferracci, ministre de l'Industrie, mardi sur France Inter. Selon lui, « la suppression d'un abattement fiscal des retraités, fait partie des pistes crédibles », dans la mesure où il « coûte à peu près 4 à 5 milliards d'euros » et « repose sur l'idée qu'il y a un abattement pour frais professionnels des retraites ».
Plusieurs dispositifs sur la sellette ?
La volonté de réaliser des économies étant déjà bien ancrée, certains dispositifs font déjà l'objet de coupes. C'est le cas par exemple du chèque énergie, qui pourrait en 2025 devenir plus difficile à obtenir pour certains.
MaPrimeRénov', le dispositif de soutien de l'État aux travaux de rénovation énergétique des bâtiments, pourrait également connaître de nouvelles coupes budgétaires dans le futur.