Le ministre de l'Economie Eric Lombard et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin étaient auditionnés par les sénateurs de la commission des Finances sur la réforme des seuils de franchise de TVA, les mesures de défense et leur financement, le niveau et la fiabilité des recettes fiscales, ou encore la préparation du projet de loi de finances pour 2026 notamment. « L'exécution de ce début d'année montre toute la rigueur que nous souhaitons mettre dans le pilotage de ce budget », a affirmé en préambule Eric Lombard.
Cette année, le gouvernement veut limiter le déficit public à 5,4% du PIB, contre environ 6% l'an dernier. « Je confirme que nous visons, malgré l'effort accru en matière de défense, d'être au-dessous de 3% (du PIB) en 2029, c'est aussi un engagement européen », a assuré Éric Lombard.
Concernant la prévision d'un déficit à 6% du PIB pour 2024 anticipé dans le budget 2025, Amélie de Montchalin a indiqué que ce chiffre pourrait se révéler « un peu meilleur que prévu » lors de la publication des prévisions de l'Insee le 27 mars. Ce serait notamment grâce à un déficit de la sécurité sociale qui, « s'établirait à 15,3 milliards (d'euros), là où il était encore question (...) de 18,2 milliards de déficit » lors des discussions sur le budget de la Sécurité sociale, a-t-elle précisé.
Le « ralentissement d'un certain nombre de dépenses de fonctionnement des collectivités » en fin d'année serait un autre facteur d'explication. Et « ces deux éléments devraient nous conduire à avoir un déficit (...) qui potentiellement pourrait être un tout petit peu meilleur que 6% », a-t-elle indiqué.
« Aléas »
Éric Lombard a toutefois déploré un « cadre économique sous tension ». Il avait déjà regretté vendredi une « guerre idiote » avec les États-Unis après les menaces de Donald Trump d'imposer à la France et à l'Union européenne des droits de douanes de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools.
Une réunion des investisseurs et industriels de la défense organisée jeudi à Bercy en présence du ministre de l'Économie et de celui des Armées, Sébastien Lecornu, doit contribuer à mobiliser des financements pour ce secteur dans un contexte budgétaire contraint.
Concernant le suivi de l'exécution budgétaire, « nous avons mis en réserve un peu plus de 8 milliards d'euros (...) La nouveauté, c'est que cette réserve est interministérielle », car « il y a des grands ministères qui ont peu d'aléas » et d'autres beaucoup plus, a défendu Amélie de Montchalin, citant les ministères de l'Outre-mer ou de l'Agriculture.
Elle a également rappelé la volonté du gouvernement de réduire les reports de crédits : ils étaient de « 23,5 milliards d'euros en 2024 et nous avons décidé de les porter à 16,8 milliards en 2025 », a-t-elle indiqué.