Tarification différente selon les régions, nombreuses options de réductions, promotions... La CLCV s'est penchée, dans une étude, sur le prix des billets de TER dans onze régions françaises. Avec un constat sans appel : « Cette diversité rend parfois l'offre tarifaire complexe et difficile à comprendre pour les voyageurs ».

L'association de consommateurs a, notamment, comparé les prix sur un trajet de 50 km (1), qui représente les déplacements du quotidien pour de nombreux travailleurs.

Moins cher en Normandie, bien plus dans le Grand Est

C'est la Normandie qui propose le tarif le plus bas, à 8,60 euros, « soit 22% de moins que la moyenne nationale ». Suivent juste après les régions Centre-Val de Loire (9,60 euros) et Hauts-de-France (10,50 euros). Le prix le plus élevé est pratiqué dans le Grand Est, avec 12,10 euros.

Ces différences de prix se sont accentuées depuis 2017, avec l'instauration de la liberté tarifaire, et renforcées fin 2019, avec l'ouverture à la concurrence. Chaque région choisit son mode de calcul pour fixer le prix. Certaines utilisent un modèle standard (barème kilométrique dégressif), quand d'autres incluent des paliers de distance.

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« Une meilleure information sur les différences régionales et les options tarifaires permettrait aux consommateurs de faire des choix plus éclairés, plaide la CLCV dans son rapport. Mentionner explicitement le coût au kilomètre sur chaque billet pourrait également améliorer la lisibilité et renforcer la transparence. »

Un abonnement jeune plus abordable dans la région Centre

Concernant les réductions, toutes les régions proposent des abonnements à destination des jeunes (-26 ans généralement). Leurs prix, analysés sur un trajet de 50 km, présentent, là aussi, d'énormes disparités d'un territoire à un autre.

Le Centre-Val de Loire, où l'abonnement coûte 52,50 euros, et la Bourgogne-Franche-Comté, avec un tarif de 64,20 euros, offrent les prix les plus abordables. Tout comme l'Occitanie (64,60 euros) et la Normandie (65,20 euros). Au contraire, le prix est plus élevé en Auvergne-Rhône-Alpes (100,50 euros), dans les Pays de la Loire (99,20 euros) et en Bretagne (99,10 euros).

Concrètement, un jeune « en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Bretagne paie environ 30% plus cher que la moyenne nationale pour un abonnement similaire. À l'inverse, en Bourgogne-Franche-Comté, le tarif est inférieur de 17% à cette moyenne », pointe la CLCV. Ces tarifs restent toutefois avantageux par rapport à des abonnements classiques : ils sont jusqu'à 50% moins chers en Occitanie ou en Centre-Val de Loire.

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« S'inspirer des pratiques tarifaires les plus attractives »

Certaines régions ont, par ailleurs, mis en place des réductions ponctuelles, à l'instar des petits prix à 7 euros en Bretagne pendant les vacances scolaires de fin d'année ou les « petits prix Mini Tempo » en Normandie (à 5, 7 ou 9 euros).

La CLCV recommande de « s'inspirer des pratiques tarifaires les plus attractives entre régions ». Certaines se démarquent grâce à « des politiques tarifaires innovantes, telles que la gratuité pour les jeunes ou des réductions significatives lors des épisodes de forte pollution atmosphérique ». A terme, il serait possible, selon l'association de consommateurs, d'harmoniser l'offre et de répondre aux besoins des usagers.

(1) Les distances des trajets ont été calculées à l'aide de Google Maps, en tenant compte de la distance ferroviaire et non de la distance à vol d'oiseau. Cela permet de réaliser des comparaisons kilométriques entre régions. Cependant, l'association note qu'une approximation, inférieure à 10%, doit être prise en compte dans cette évaluation.