« Ce report, c'est la faute originelle, l'erreur fatale. (...) C'est une hérésie. Pas seulement sur le plan des finances publiques, mais aussi sur le plan économique », a fustigé le représentant du patronat auprès du quotidien, alors que les députés doivent discuter mercredi de cette suspension, dans le cadre de l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale.
Pour Patrick Martin, cette suspension va « encore dégrader le taux d'emploi en France, qui est un de nos principaux problèmes ».
« C'est aussi une erreur sociale, parce qu'immanquablement cela pèsera sur les contribuables. Pour couronner le tout, cette concession faite à la gauche n'a pas été faite pour solde de tout compte puisque, depuis, c'est la surenchère fiscale », ajoute le patron des patrons.
Il dénonce notamment « une captation du débat » qui « consiste à faire croire que le vrai problème de la France serait celui de l'équité fiscale. C'est absolument faux ! ».
« Aujourd'hui, toutes les mesures d'économies sont annulées et compensées par une augmentation de la fiscalité. Je le redis, c'est l'inverse de ce qu'il faut faire », déplore le dirigeant d'entreprise.
« La stabilité politique est évidemment souhaitable, mais à quel prix ? », s'interroge Patrick Martin au début de l'interview, se disant un peu plus loin « consterné » par « la forme des débats comme par le fonds des discussions ».
Le gouvernement, qui avait déjà accepté de suspendre la réforme des retraites pour éviter la censure des socialistes, va déposer un amendement pour élargir la suspension aux carrières longues, comme réclamé par la gauche.
Les carrières longues, certaines catégories de la fonction publique, ou encore les personnes nées au cours du premier trimestre 1965 pourront aussi bénéficier de la suspension de la réforme des retraites, a précisé mardi le ministère du Travail.






















