Au moment où le vieillissement de la population s'accélère, de nombreux Français songent à passer leurs derniers jours chez eux, plutôt qu'en maison de retraite.

Un choix qui a un coût : 1 260 euros par mois à partir de 65 ans, selon le dernier baromètre de Silver Alliance et Retraite.com, révélé par Le Parisien. Un chiffre en hausse de 3,65% en un an. « L'envolée des tarifs est même de 20,84% sur cinq ans à comparer avec l'inflation de 14,80% sur la même période », détaille Ludovic Herschlikovitz, fondateur du site Retraite.com.

Cette explosion des coûts s'explique, comme pour beaucoup d'autres, par les multiples crises (pandémie de covid-19, guerre en Ukraine) et l'inflation qu'ont subi « les entreprises du secteur », avance Benjamin Zimmer, patron de Silver Alliance, auprès de nos confrères.

Budget 2025 de la Sécu : APA, PCH, Ehpad... le Sénat vote deux rallonges pour la dépendance

Du simple au triple selon l'âge

Dans le détail, les dépenses de maintien à domicile varient fortement selon l'âge : 704 euros par mois, en moyenne, entre 65 ans et 75 ans, 912 euros entre 75 et 85 ans... et jusqu'à 2 165 euros pour les plus de 85 ans !

Parmi ce qui coûte le plus cher : la mutuelle. Selon l'outil MoneyVox Market intelligence, le prix moyen pour une « couverture moyenne » est de 86,87 euros par mois à partir de 65 ans, et 119 euros à partir de 85 ans.

Mutuelle : les prix hallucinants payés par les retraités pour leur assurance santé

Mais aussi les services à la personne : de 164 euros par mois en moyenne (entre 65 ans et 75 ans) à 395 euros (pour les plus de 85 ans), d'après le baromètre. Ces coûts ont augmenté depuis le covid en raison des augmentations salariales, nécessaires pour permettre au secteur de recruter.

Une aide pour les plus modestes

Mais ces dépenses cachent, avant tout, un besoin de réflexion autour de l'aménagement des logements. Car le nombre de personnes âgées dépendantes atteindra 2,9 millions en 2027 et 3,9 millions en 2050, selon le gouvernement. « Il y a les dépenses récurrentes chaque année comme la mutuelle, la livraison de repas, la télésurveillance. Mais il y a également des investissements que l'on doit faire sur cinq ou dix ans », précise Benjamin Zimmer, auprès du Parisien.

Immobilier : une nouvelle « prime logement décent » face à l'habitat indigne

C'est en ce sens que « MaPrimeAdapt' » a été créée le 1er janvier 2024, en remplacement de trois autres aides qui coexistaient. Les travaux pris en charge concernent les aménagements intérieurs (monte-escalier électrique, douche italienne, WC surélevé, barre d'appui, éclairage à détection de mouvement) et extérieurs (rampe d'accès, installation de volets roulants électriques, élargissement de la porte d'entrée). Dans la limite de 22 000 euros hors taxes, l'aide donne le droit à une subvention de 50% du montant des travaux (pour les ménages aux revenus modestes) et jusqu'à 70% (pour les ménages aux revenus très modestes).