La France insoumise présentera jeudi dans l'hémicycle la suppression de la réforme d'Élisabeth Borne de mars 2023 qui relevait l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Et elle propose également de ramener de 43 à 42 annuités la durée de cotisation nécessaire pour prendre sa retraite, une disposition introduite pendant le quinquennat de François Hollande.
« Moi, je pense que nous devons revenir à un âge légal de 62 ans et que nous devons maintenir la réforme Touraine », a expliqué dimanche sur le plateau de Questions politiques (France inter/Le Monde/ France TV) Boris Vallaud, disant son « attachement » à cette réforme « qui s'accompagne de mesures sur les carrières longues et sur la pénibilité ». « Dans l'hémicycle, nous voterons le rétablissement de la réforme Touraine », via un amendement déposé par le groupe Liot, « mais nous voterons aussi, même si (la suppression) devait être maintenue l'abrogation de la réforme de madame Borne », a-t-il ajouté.
« Nous allons gagner jeudi prochain »
Interrogée sur BFMTV, la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot s'est montrée confiante quant à l'issue du vote de jeudi : « Nous allons faire le plein et même nous allons gagner jeudi prochain », a-t-elle assuré, alors que toute la gauche comme le Rassemblement national devraient appuyer la proposition de loi. « C'est un signal politique très, très puissant qui montre qu'il est possible de défaire la politique de Macron et de son monde de malheur », s'est-elle réjouie d'avance.
« Et deuxième chose - j'espère que les macronistes vont se le coller dans le crâne - on ne peut pas gouverner contre le peuple, notamment en imposant une réforme de force dont personne ne veut », a-t-elle insisté.
Si elle était votée jeudi, la proposition d'abrogation devrait être inscrite à l'ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l'occasion d'une niche communiste, puis en deuxième lecture à l'Assemblée le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.
Face à la menace de voir la réforme détricotée, les macronistes doivent encore arrêter leur stratégie. Pourraient-ils faire de l'obstruction jeudi en déposant des milliers d'amendements afin d'empêcher un vote ? « Absolument pas », a promis dans une interview au Parisien la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.