C’est du jamais vu. Au deuxième trimestre, les entreprises françaises ont versé 51 milliards de dollars (46 milliards d’euros) de dividendes, soit une hausse de 3,1%. « Un nouveau record historique », selon une étude de référence publiée par la société de gestion de fonds Janus Henderson Investors (JHI), dévoilée lundi. Ainsi, 75% des sociétés françaises qui figurent dans cette enquête ont relevé la rémunération accordée à leurs actionnaires. BNP Paribas et Total figurent parmi le TOP 10 des groupes qui soignent le mieux leurs investisseurs. A l’inverse, EDF est le seul groupe de l’Hexagone à avoir baissé le montant de ses dividendes.
Les Etats-Unis devant la France
Malgré tout, la France « est de loin le plus grand payeur de dividendes en Europe ». Elle se démarque nettement de ses voisins où le montant des dividendes a diminué de 5,3%. « La capitalisation des grandes entreprises françaises est bien supérieure à celles des allemandes, en Europe. De ce fait, il n’est pas étonnant qu’elles dégagent, en volume, le plus de dividendes », explique au Monde, Pascal Quiry, professeur à HEC. A l’échelle du globe, quand on regarde dans le détail, seuls les Etats-Unis font mieux que les entreprises tricolores avec 121,7 milliards de dollars distribués.
Au global, les 1 200 entreprises les plus importantes en termes de capitalisation boursière, prises en compte par l’étude, ont versé 513,8 milliards de dollars entre avril et juin, une progression de 1,1% sur un an. Sur l’année 2019, JHI table sur un total de 1 430 milliards de dollars de dividendes, en hausse de 4,2%. Dans l’environnement actuel de faibles taux d’intérêt, « ce revenu est une opportunité significative pour les investisseurs », conclut l’étude. Un argument qui pourrait amener davantage d'épargnants à s'intéresser aux actions. 40% des Français estimaient qu'il est intéressant d'y placer ses économies, d'après un récent sondage relayé dans le dernier observatoire de l'Autorité des marchés financiers consacré à l'épargne.