92% des Français disent connaître au moins un actif numérique, qu'il s'agisse de cryptomonnaies, de stablecoins encadrés ou de NFT (jetons non fongibles). Pourtant, seulement 10% détiennent aujourd'hui un actif numérique.

Plusieurs obstacles expliquent ce manque d'engagement. Si le risque financier reste un facteur dissuasif majeur, il s'accompagne d'autres réticences : absence d'intérêt pour un tiers des non-investisseurs, crainte de la volatilité pour un autre tiers. La complexité des plateformes (21%), le manque d'épargne disponible (18%) et l'incertitude réglementaire (17%) sont également cités dans cette étude.

« Les crypto-monnaies ont fait leur entrée dans le panthéon financier »

Pourtant, le marché des cryptoactifs continue de se structurer et de séduire la finance traditionnelle. « Le lundi 19 mai 2025, Coinbase Global Inc. rejoindra officiellement l'indice S&P 500. Il ne s'agit pas d'un simple remaniement - c'est le signe le plus clair à ce jour que les crypto-monnaies ont fait leur entrée dans le panthéon financier. La première bourse de crypto-monnaies est désormais ancrée au cœur même des marchés financiers des États-Unis », félicite Dovile Silenskyte, directeur Digital Assets Research chez WisdomTree.

Dans le même temps, le bitcoin confirme sa forme du moment. La « reine des crypto » s'échange au-dessus des 100 000 dollars depuis le 8 mai, sans pour le moment toucher son ATH (niveau historique) de 109 000 dollars. « Les crypto-monnaies ne frappent plus à la porte de Wall Street : on leur en a donné les clés. Le bitcoin dépasse les six chiffres, les altcoins se redressent et l'infrastructure cryptographique est désormais intégrée à l'indice boursier le plus emblématique du monde. Le prochain chapitre de l'adoption des crypto-monnaies n'est pas à venir - il est déjà en cours », assure WisdomTree.

Un risque de correction qui reste présent

« Fondamentalement, il n'y a que des bonnes nouvelles pour les crypto depuis l'élection de Donald Trump, juge Antoine Andreani, analyste senior des marchés financiers chez XTB France. Par contre, des bitcoins il n'y en a que 21 millions et c'est quelque chose qui est très tradé par les institutionnels. En marché haussier, on a l'impression que c'est exponentiel. Mais il y a toujours, ensuite, une correction profonde. On pourrait avoir une correction à l'été, même si pour l'instant le scénario haussier est toujours en cours, avec une cible majeur à 136 000 dollars qui correspond au moment où les institutionnels prendront leurs profits. »

Faut-il alors se ruer sur le bitcoin et les actifs numériques en général ? Pour Antoine Andreani, il est pour le moment trop dangereux pour les nouveaux investisseurs de s'exposer : « Le bitcoin est une histoire de cycles qui se répètent. C'est scientifique, il faut que ce soit méthodique et répétitif, il faut vraiment se concentrer à acheter les creux. Il faut être patient. Pour le moment, le train est passé, le creux était en 2023. L'opportunité était à 74 000 dollars, donc c'est trop tard, même si en théorie il y a de la marge haussière. Si on s'expose maintenant, il y a toujours un risque de violente correction. »

Un avis que ne partage pas Jonathan Herscovici, PDG de Stackinsat, qui voit toujours le bitcoin comme un futur étalon monétaire mondial : « Pour éviter les mauvaises surprises, il vaut mieux lisser son investissement dans le temps. Il faut éviter de suivre ses émotions et investir de manière raisonnée. Le bon moment pour acheter c'est tout le temps, car personne ne sait quand acheter ». Jonathan Herscovici promeut cependant le bitcoin comme un produit d'épargne sur le long terme. Ainsi, même en cas de baisse future, les investisseurs pourront continuer à en acheter à moindre coût. Lisser les points d'entrée permet alors de s'affranchir des fluctuations du bitcoin.

Le bitcoin passe la barre des 100 000 dollars, est-ce toujours le moment d'en acheter ?

Si vous souhaitez aujourd'hui investir dans les actifs numériques, mieux vaut cependant faire attention. Cette classe d'actifs restant extrêmement volatil, il est conseillé de ne pas y mettre plus de 5% à 10% de son patrimoine.

Comparer les offres pour acheter du bitcoin