Le stress commence à monter chez les 12 millions de Français qui détiennent un LEP... En baisse régulière depuis août 2023 (de 6,10% à 6%, puis à 5%, 4% et 3,5% depuis février), le taux du Livret d'épargne populaire devrait connaître une nouvelle baisse, encore plus brutale, le 1er août prochain, à l'occasion de la prochaine échéance de révision de sa rémunération.
En cause, la faiblesse de l'inflation. Le LEP, en effet, est conçu comme un rempart contre l'érosion monétaire, c'est-à-dire contre les effets de la hausse des prix, qui vient grignoter le pouvoir d'achat de notre épargne. Selon la formule de calcul réglementaire utilisée pour actualiser son taux, le livret réglementé s'aligne donc, au pire, sur l'inflation moyenne du semestre précédent.
C'est en raison de la forte inflation que son taux était monté jusqu'à 6,1% (un record) entre février et juillet 2023. Le problème, c'est que nous nous trouvons actuellement dans la situation opposée. Au 1er semestre 2025, la hausse des prix moyenne promet d'être très basse : probablement 0,97%, si l'on en croit les chiffres officiels de l'inflation publiés par l'INSEE pour janvier, février, mars et avril, et les projections pour mai et juin.
Au moins 0,5 point au-dessus du Livret A
Faut-il, dans ce cas, anticiper un taux du LEP sous les 1% en août prochain ? La réponse, heureusement, est non. Car l'inflation semestrielle n'est pas la seule référence incluse dans la formule de calcul. Une seconde règle, en effet, impose que le taux du LEP soit systématiquement supérieur d'un demi-point au taux « technique » (celui issu de la formule de calcul) du Livret A. Or ce taux technique, bien qu'en forte baisse, devrait encore se situer autour de 1,70%, comme nous vous l'expliquons ici.
Livret A, LEP... Les mauvais taux qui vous attendent (très certainement) au 1er août 2025
Le futur taux du LEP devrait donc, au pire, être fixé à 2,20%. Ce qui représenterait, tout de même, un repli spectaculaire de 1,3 point, par rapport aux 3,5% actuels. Une très mauvaise nouvelle, donc, de nature à mécontenter des millions de Français parmi les plus modestes financièrement.
Dans ce contexte, la Banque de France et le ministère de l'Économie pourraient choisir, comme ils en ont le droit, de ne pas appliquer la formule, et donc de déroger, sans doute pas pour annuler la baisse, mais pour la ralentir, à 3% ou 2,5%. Réponse mi-juillet.