Le titre a perdu jusqu'à plus de 4,5%, avant de remonter quelque peu : BNP Paribas perdait 1,89% à 65,96 euros vers 16H45.

Selon des informations de Bloomberg, la Banque centrale européenne (BCE) a placé un caillou dans la chaussure de la première banque européenne en émettant un avis négatif sur les dispositions prévues du rachat d'Axa IM.

BNP Paribas a annoncé le 1er août 2024 son projet d'acquisition de la filiale de gestion d'actifs de son compatriote Axa, pour plus de 5 milliards d'euros. L'acquisition devrait être achevée mi-2025.

Cette alliance doit donner naissance à un acteur européen de la gestion d'actifs de premier plan avec des actifs sous gestion totalisant 1.500 milliards d'euros.

Dans le détail, c'est la filiale d'assurances de BNP Paribas, Cardif, qui se porte acquéreuse du gestionnaire d'actifs.

La banque française pouvait imaginer à ce titre bénéficier du « compromis danois », un traitement particulier au sein du règlement européen qui fixe les exigences prudentielles pour les banques et institutions financières et qui trouve son origine en 2013, quand l'UE était sous présidence danoise .

Ce compromis donne aux superviseurs la possibilité d'autoriser les banques faisant partie d'un conglomérat financier à appliquer un traitement favorable à leurs participations dans des compagnies d'assurances.

La BCE n'y est donc pas favorable, selon Bloomberg, ce qui est un revers pour BNP Paribas.

« La sanction en bourse est proportionnée » à cette annonce, a commenté auprès de l'AFP David Benamou, directeur des investissements chez Axiom AI, pour qui « l'équipe de direction est un peu prise en défaut ».

« Compte-tenu de la taille du deal et des synergies possibles, notamment avec BNP IM, c'est un sujet », a complété Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM. Sollicités par l'AFP, ni BNP Paribas ni la BCE n'ont fait de commentaires.

La banque italienne Banco BPM avait subi un revers du même ordre à la fin du mois de mars, dans le cadre d'une offre publique d'achat sur l'important groupe de gestion d'actifs Anima.

Le « compromis danois » est « destiné à être appliqué au secteur de l'assurance et non, par exemple, aux entreprises de gestion d'actifs », avait indiqué plus tôt dans la journée vendredi Claudia Buch, présidente du superviseur bancaire au sein de la BCE, dans une interview à Bloomberg publiée sur le site de la BCE, sans pour autant évoquer de cas particuliers.

Le groupe BNP Paribas « pourrait connaître des difficultés relatives à l'intégration des activités issues des opérations d'acquisition ou de rapprochement et pourrait ne pas réaliser les bénéfices attendus de ces opérations », prévenait la banque dans son rapport annuel publié en mars.