Jeudi soir, le président des États-Unis Donald Trump a annoncé une hausse des droits de douane portés à au moins 10% sur tous les produits entrant aux États-Unis. Elle sera encore plus élevée pour plusieurs économies émergentes et les principales économies mondiales, dont l'Union européenne (20% à terme). Conséquence directe : les marchés financiers mondiaux s'effondrent. Ce lundi matin, loin de rattraper la semaine catastrophique, les marchés s'ouvrent à la baisse et c'est peu dire : -6,46% pour la Bourse de Paris, -13% pour la Bourse de Honk-Kong ou encore -7% pour Tokyo. A la clôture, Paris a perdu finalement 4,83%.

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Une situation qui inquiète les épargnants. La crise pourrait-elle empirer et comment réagir face à cette situation ? Doit-on vendre ou au contraire profiter de nouvelles opportunités ?

« Il ne s'agit pas d'une crise financière. Il n'y a pas comme en 2008, une cascade de faillites, notamment bancaires. c'est une crise purement commerciale provoquée par un seul homme », rassure Dorian Abadie, analyste Bourse chez Meilleurtaux Placement.

Mais alors à quoi s'attendre ? « Nous attendons tous un signal positif qui pourrait être une négociation avec un pays afin d'alléger les tarifs douaniers. D'ailleurs, dans son livre “L'art du deal”, Donald Trump disait que pour une faire une bonne négociation, il fallait commencer par faire une offre complètement aberrante et ensuite arriver sur des termes plus consensuels, au cas par cas. C'est la thèse la plus optimiste », explique l'analyste. « La thèse pessimiste ce serait au contraire le fait que Donald Trump veuille créer une récession, faire baisser les taux pour refinancer sa dette. Là on rentrerait dans un krach majeur. Et ce serait surtout la première crise artificiellement créée », ajoute l'analyste.

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Parier sur le long terme et attendre le rebond

« On a eu une une baisse brutale, un rebond pourrait être tout aussi brutal »

Pour le moment, le spécialiste reste optimiste et conseille surtout de ne pas céder à la panique. « Quand on est exposé sur les marchés, on le reste 8 ans, voire 10 ans au minimum. Le mieux , quel que soit le contexte, ce sont les versements programmés. L'épargnant investit tous les mois la même somme d'argent pour lisser son point d'entrée à long terme. Et ce, encore plus en cas de fortes baisses comme maintenant. Il ne faut pas vendre. On a eu une baisse brutale, un rebond pourrait être tout aussi brutal, on pourrait prendre 10 ou 15% en quelques séances », complète Dorian Abadie.

Des opportunités à saisir ?

En attendant le rebond à venir, les épargnants n'ont pas à garder les mains dans les poches. Bien au contraire, il pourrait y avoir de belles opportunités à saisir. « Ce sont les soldes. De très belles actions sont massacrées en ce moment. Cela crée des opportunités. Schneider Electric par exemple, Total , Air Liquide ou encore des valeurs du luxe aussi comme LVMH. Ce sont des fleurons qui aujourd'hui sont à -15%, -20%, voire plus par rapport à leurs plus hauts historiques atteints en 2024 notamment. Il existe bel et bien des actions aux fondamentaux solides et qui sauront traverser la tempête », conclut Dorian Abadie.

Un avis partagé par Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'Epargne. Sur BFMTV, l'économiste rassure : « Quand les marchés financiers sont chahutés, il ne faut pas vendre automatiquement, c'est là que l'on enregistre des pertes. C'est le bon moment pour faire des achats. Les entreprises françaises et européennes sont en bonne santé, et qu'après les turbulences nous devrions retrouver des hausses sur les marchés actions ».

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