Imprévu au travail, embouteillage, contretemps... Qui n'a jamais eu quelques minutes de retard en semaine ? Mais à la rentrée, cela pourra coûter cher aux parents qui ne parviennent pas à venir chercher leurs enfants dans les temps, que ce soit à l'école, au périscolaire ou au centre de loisirs.
De nouvelles villes ont en effet décidé d'appliquer une taxe retard. Ce sera le cas à Toulouse : les retardataires devront payer 30 euros s'ils n'arrivent pas à temps au périscolaire du soir. Une somme qui correspond « au coût salarial des deux animateurs qui se voient contraints de rester », justifie la Ville.
Selon le courrier explicatif envoyé aux parents, une telle mesure est déjà appliquée à Strasbourg, Lille, Bordeaux et Marseille. Certaines plus petites communes ont pris la même décision : à La Ferté-Bernard (Sarthe), les écoles publiques appliqueront une amende de 5 euros par quart d'heure de retard à la garderie du soir, dès septembre.
A Armentières, dans le Nord, c'est aussi le cas : une pénalité de 5 euros est appliquée, mais après plusieurs rappels. Tout comme à Morlaàs (Nouvelle-Aquitaine), commune qui avait pris la décision en 2022 de mettre une amende de 5 euros le premier retard puis 15 euros la deuxième fois.
« Injuste et incompréhensible »
A la Ferté Bernard, Christine Van Ryssel, adjointe au maire en chargée de l'éducation et de l'enfance assure que tous les retards ne seront pas sanctionnés : « On ne vise pas les parents qui, exceptionnellement, se retrouvent en difficulté. On peut avoir des imprévus. »
Si la plupart des villes ont tenu à rassurer, la mesure reste très critiquée : François Piquemal, député de Toulouse, a dénoncé sur Twitter le risque de « s'en prendre aux habitants qui ont des emplois peu flexibles et loin de leur domicile et de l'école des enfants ».
Un point de vue partagé. « Les plus concernés par ces retards sont les parents qui doivent jongler quotidiennement entre leur travail, les horaires tardifs (...) des familles monoparentales et précaires qui vont devoir payer alors qu'elles ont justement besoin d'aide. Avec l'inflation, ce n'est pas le moment de leur infliger ça ! C'est injuste et incompréhensible », alertait dans les colonnes du Parisien Aziz Aboularab, père de famille et vice-président de la Fédération des conseils de parents d'élèves.
Quels résultats dans d'autres pays ?
D'autant plus que des mesures similaires mises en place dans d'autres pays n'ont pas toutes eu les résultats escomptés, comme le relève La Croix. Dans une ville israélienne, l'expérimentation d'une amende d'environ 2,50 euros pour un retard de 10 minutes ou plus avait conduit à l'augmentation des retards. « Selon la conclusion de l'expérimentation, les parents estimaient alors acceptable d'arriver en retard, puisque ce délai devenait un service facturé », indique le média.
Ailleurs, par contre, la mesure a fonctionné : en Australie, une école a vu le nombre de retard baisser drastiquement après l'entrée en vigueur d'un système d'amende. Reste à connaître les conclusions qui seront tirées en France.