La pénurie des médecins traitants atteint des sommets
Selon l’UFC-Que Choisir, 44% des généralistes refusent de prendre de nouveaux patients en tant que médecin traitant. Un phénomène qui prend un tour dramatique dans les villes petites et moyennes, et qui pénalise des assurés « sans médecin fixe », moins bien remboursés par la Sécu.
La réforme fêtera ses 15 ans l’an prochain : depuis le 1er janvier 2005, les assurés sont invités par leur caisse d’assurance maladie à se choisir un « médecin traitant », chargé de coordonner leur parcours de soin, notamment de les orienter vers les bons spécialistes. Depuis 2006, se rendre chez certains praticiens sans courrier de son médecin traitant est même pénalisé : la Sécu ne prend alors en charge que 60% du tarif de convention, contre 70% en temps normal.
Problème : 15 ans après la réforme, un assuré sur 10 environ, selon la Caisse nationale d'assurance maladie, n’a toujours pas déclaré de médecin traitant. Par négligence ? Dans une récente enquête(1), l’UFC-Que Choisir montre aussi qu’il devient de plus en plus difficile - voire impossible dans certains départements - d’en trouver un !
Vieillissement de la population avec des besoins médicaux plus importants, féminisation de la profession avec une baisse du temps de travail moyen. Des mesures radicales s'imposent : doubler le numerus clausus, rendre les études de médecine payantes sauf pour les étudiants qui s'engagent à travailler leurs 10 premières années là où l’État leur demande d'aller.