Une croissance à 1%

Cette copie budgétaire a été largement rédigée avant les tractations avec les oppositions politiques qui ont amené le Premier ministre à lâcher du lest sur le niveau d'économies attendu.

Alors que ce projet de budget repose sur un effort budgétaire qui réduirait à 4,7% du PIB le déficit public en 2026, Sébastien Lecornu a depuis suggéré que les économies pourraient être moindres selon les souhaits du Parlement, ce qui amènerait le déficit simplement en-dessous des 5%.

L'hypothèse de croissance du PIB en 2026 retenu par ce projet de budget, est de +1%, contre un PIB attendu en croissance de 0,7% en 2025. Cette croissance s'appuyerait, selon le gouvernement, sur une reprise de la consommation des ménages, en berne en 2025, notamment du fait de la crise politique.

Les ménages ont plus épargné que d'habitude en 2025, 18,4% de leur revenu disponible brut, et le gouvernement s'attend à ce que ce taux se réduise à 17,8%, toujours au-dessus de la moyenne historique (14,6% en moyenne entre 2010 et 2019).

Les exportations redémarreraient également, après une année 2025 très tendue sur le plan commercial après l'imposition de droits de douane sur les produits européens par les États-Unis.

Cette prévision de croissance du PIB a été jugée un peu trop optimiste par le Haut Conseil des finances publiques dans son avis rendu ce mardi sur ce projet de budget.

Selon cet organisme qui dépend de la Cour des comptes, les économies budgétaires risquent de peser sur l'activité et compliquer l'atteinte de cette cible, qui est déjà supérieure aux prévisions de la Banque de France (0,9%) et des analystes.

Hausse des salaires

Le gouvernement s'attend à une hausse des salaires de 2,4% en 2026 et de la masse salariale totale en 2026 de 2,3%, contre 1,8% estimé en 2025, en particulier au second semestre. Une prévision de croissance jugée « un peu élevée » par le HCFP, « supérieure à celles des instituts auditionnés ».

Les salaires devraient en réalité peu augmenter, explique le HCFP, « comme le suggèrent les intentions d'embauches et les perspectives d'évolution des salaires des enquêtes de conjoncture ».

Du côté du public, le projet de budget inclut des efforts sur la masse salariale de l'État, notamment via un gel des salaires des fonctionnaires.

Inflation maîtrisée

L'inflation atteindrait 1,3% en 2026, un niveau en légère hausse par rapport à 2025, mais qui reste bien en dessous de la cible européenne des 2%.

« Cette hausse s'expliquerait essentiellement par une moindre baisse des prix de l'énergie, après les fortes baisses des prix de l'électricité et du pétrole intervenues en 2025 », selon le projet de budget du gouvernement. Une prévision jugée crédible par le HCFP.