Le leasing social fait son grand retour en 2025, mais il n'y en aura pas pour tout le monde. Lancé l'an dernier pour permettre aux ménages modestes d'accéder à une voiture électrique à moindre coût, il avait rencontré un succès fulgurant, avec 50 000 commandes enregistrées en quelques semaines à peine. Cette année encore, l'enthousiasme s'annonce au rendez-vous, mais les conditions changent.
En 2024, l'État avait déboursé 650 millions d'euros pour financer le dispositif. Face à l'afflux de demandes, le guichet avait été fermé prématurément. Pour éviter une nouvelle déferlante incontrôlée, le gouvernement a limité l'édition 2025 à 50 000 voitures, avec une enveloppe de 370 millions d'euros, financée via les certificats d'économie d'énergie (CEE).
Un « tsunami » de commandes attendu
Conséquence directe : le soutien public baisse. L'aide maximale passe de 13 000 à 7 000 euros par véhicule. Résultat, les loyers augmentent : de 54 € par mois l'an passé pour une Citroën ë-C3, ils débutent désormais à 95 €. Dans l'ensemble, les offres varient entre 95 et 200 € par mois, chaque constructeur devant toutefois proposer au moins un modèle à moins de 140 €.
Le dispositif cible les 50% de Français aux revenus les plus bas, avec un revenu fiscal de référence par part inférieur ou égal à 16 300 €. Autre condition : résider à plus de 15 km de son lieu de travail et utiliser son véhicule personnel pour s'y rendre. La règle reste celle du « premier arrivé, premier servi », et les bénéficiaires de l'édition 2024 ne sont pas éligibles.
Attention toutefois : le loyer affiché ne comprend pas l'assurance, ni les frais optionnels liés aux accessoires ou services. « D'un prometteur 100 euros, notre étude fait ressortir des mensualités qui peuvent grimper jusqu'à 284,56 euros », expliquait l'an dernier Christophe Dandois, cofondateur de Leocare, à preopos de la première expérience de leasing social.
Et si le leasing social reste une aubaine, il n'est pas cumulable avec d'autres aides, comme la prime « coup de pouce véhicules électriques ». Celle-ci peut atteindre 4 200 euros.
Comme l'an dernier, Stellantis compte bien rafler la mise. Le groupe propose 17 modèles éligibles, dont la ë-C3 et la Fiat Grande Panda, dès 95 € par mois. « Plus de 120 000 personnes ont déjà manifesté leur intérêt en concession », affirme Xavier Duchemin, directeur France du groupe, qui promet un « tsunami » de commandes et assure que les véhicules seront livrés avant la fin de l'année.
Faut-il étendre le leasing social aux voitures d'occasion ?
Renault mise de son côté sur sa nouvelle R5 électrique, élue voiture de l'année 2025, disponible à partir de 120 € par mois. « Nous sommes extrêmement motivés, même si nous le crions moins fort que Stellantis », confie Guillaume Sicard, patron de Renault France. L'argument du made in France est central dans sa communication.
Reste que, malgré l'engouement, beaucoup de Français se sentent exclus du dispositif. Selon un sondage OpinionWay, 79% estiment qu'ils n'y auront pas droit, et 74% jugent les démarches trop complexes. Malgré tout, en 2025, le scénario semble écrit d'avance : comme l'an dernier, les 50 000 places disponibles pourraient partir en quelques jours, voire en 24 heures. Les perdants seront nombreux, mais pour les heureux élus, l'opération reste une chance rare de passer à l'électrique à moindre coût.