L'essentiel

  • Un vote de confiance au succès très hypothétique est prévu le 8 septembre.
  • Mi-juillet, François Bayrou a présenté un plan d'économies pour réduire le déficit public.
  • Ce plan implique des économies de 7,1 milliards d'euros en 2026, incluant le gel du barème de l'IR et des pensions de retraite. Mais aussi une contribution des hauts revenus, la suppression des jours fériés du lundi de Pâques et du 8 mai, et la réduction de la masse salariale des agents publics.

Le vote de confiance du gouvernement, article 49-1 de la Constitution, aura lieu le 8 septembre. Il est censé valider le principe général de ses orientations budgétaires. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le locataire de Matignon n'a pas évoqué dans le détail les propositions budgétaires avancées mi-juillet, souhaitant avant tout obtenir la confiance de l'Assemblée nationale pour acter l'« urgence nationale » et la nécessité du plan d'ensemble qu'il propose pour y remédier.

Sous une double pression politique et sociale, entre la menace d'une censure agitée par LFI et le RN, et des appels au blocage du pays le 10 septembre, le chef du gouvernement a pointé le risque du surendettement, et la charge de la dette qui « va devenir cette année le budget le plus important de la nation », devant l'Education.

Avec ce plan drastique d'économies essentiellement concentré sur la baisse des dépenses, l'exécutif espère ramener le déficit public de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) cette année, à 4,6% en 2026, encore loin du plafond de 3% institué par les règles budgétaires européennes, sous lequel il espère repasser à l'horizon 2029.

1 - Année blanche : impôt, retraite,

La reconduction à l'identique en 2026 des dépenses de 2025 est l'une des principales orientations du plan, avec 7,1 milliards d'euros d'économies à la clé.

Cela comprend notamment le gel du barème de l'impôt sur le revenu (IR), mais aussi celui des pensions de retraite qui ne seraient pas ajustées au rythme de l'inflation.

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2 - Dépenses sociales

Le gouvernement souhaite également trancher dans les dépenses sociales, notamment de santé : un coup de rabot qui doit lui permettre de récupérer 5,5 milliards d'euros. Parmi les mesures, un doublement du plafond des franchises médicales à 100 euros, une réforme de la prise en charge des affections de longue durée (ALD) et des arrêts maladie, objet de « dérives » selon le chef du gouvernement.

3 - Contribution des hauts revenus

Lundi, François Bayrou a redit que « les plus favorisés seront appelés à prendre leur juste part de l'effort national ». Les modalités d'une « contribution des plus fortunés » évoquée par le Premier ministre mi-juillet seront particulièrement scrutées, alors que des enquêtes d'opinion rapportent un sentiment majoritaire d'iniquité dans la répartition des efforts budgétaires.

Le gouvernement espère dégager 4,2 milliards d'euros grâce à ces « mesures d'équité fiscale » qui restent à détailler. La contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) mise en place en 2025 sera maintenue en 2026. Elle garantit un niveau minimum d'imposition de 20% pour les personnes gagnant au moins 250.000 euros seules, et 500.000 euros en couple.

Mais le gouvernement avait écarté l'hypothèse de la taxe dite Zucman, défendue par la gauche, et qui consiste à imposer à hauteur de 2% le patrimoine des milliardaires : elle nuirait selon lui à l'attractivité du pays.

4 - Jours fériés

La proposition de supprimer le caractère férié du lundi de Pâques et du 8 mai, pour dégager 4,2 milliards d'euros, a suscité d'intenses remous, jusque dans le camp présidentiel.

La CFDT a notamment jugé la proposition « inacceptable » et 84% des Français y sont opposés selon un sondage Odoxa publié dimanche. Mi-août, c'est la députée macroniste Violette Spillebout qui avait tancé la mesure, la considérant comme « contraire à ses valeurs ».

5 - Emploi public et collectivités

Levier d'économies important pour l'Etat, la masse salariale des agents publics doit être réduite en 2026, notamment avec 3.000 emplois publics supprimés dès 2026, et une règle de non remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite à compter de 2027, selon le projet du gouvernement.

En parallèle, 5,3 milliards d'économies sont demandés aux collectivités locales.