« Au cours des dernières décennies, les montants distribués au titre de la participation et de l'intéressement augmentent sensiblement, et ce, à un rythme supérieur à celui de la masse salariale versée à l'ensemble des salariés. » C'est le principal enseignement de l'enquête sur l'épargne salariale publiée par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) mercredi 2 juillet.

Ainsi, en 2023, 5,8 millions de salariés employés par des entreprises de 10 salariés ou plus (secteur privé non agricole) ont bénéficié d'une prime de participation. Entre 1963 et 2023, le nombre de bénéficiaires d'une telle prime a été multiplié par 2.

Montant total versé la même année : 11,5 milliards d'euros brut (1), soit une multiplication par 9,1 depuis 1963. Dans le même temps, la masse salariale brute versée par les employeurs n'a été multiplié que par 4,2. Le montant global de la participation a grimpé, en moyenne de 5,7% chaque année, depuis 40 ans.

Quels montants par salarié ?

Les montants moyens ont aussi augmenté. Côté participation salariale, chaque salarié bénéficiaire recevait en moyenne 427 euros en 1983. En 2023, la moyenne par salarié s'élevait à 1961 euros. Une hausse aussi constatée pour l'intéressement. La Dares relève un montant moyen de 718 euros en 1990, contre 2 088 euros en 2023.

Les abondements des plans d'épargne d'entreprise sont quant à eux passés de 459 euros en moyenne par salarié bénéficiaire en 2000, contre 815 euros en 2023. Enfin, les abondements sur les plans d'épargne retraite collectifs sont passés de 551 euros par salarié concerné en 2006 à 657 euros en moyenne en 2023.

Contexte économique

C'est logique, les évolutions sont liées au contexte économique. Par exemple, la progression des montants distribués au titre de la participation et de l'intéressement était forte « jusqu'à la crise économique de la fin des années 2000, qui lui porte un coup d'arrêt (durable pour la participation, mais moins prolongé pour l'intéressement). Elle reprend ensuite au milieu de la décennie 2010. Elle est portée par l'augmentation du nombre de bénéficiaires et du montant des primes individuelles », explique l'étude.

(1) Montant, mesuré en euros courants, c'est-à-dire non corrigé de l'inflation.