Le magazine cite le directeur général délégué de l'UFC-Que Choisir, Jérôme Franck, disant avoir « fait à plusieurs reprises des propositions pour être l'opérateur économique d'une nouvelle structure ad hoc » susceptible de reprendre le magazine 60 millions de consommateurs, édité par l'établissement public Institut national de la consommation (INC), en difficulté économique.

« On ne veut pas être tout seul », a précisé Jérôme Franck, à Challenges. Le magazine économique précise que 60 millions de consommateurs pourrait être repris par un groupement d'associations parmi lesquels l'UFC-Que Choisir. Interrogée par l'AFP, l'association a confirmé qu'il s'agissait bien de « la position exprimée à plusieurs reprises aux pouvoirs publics » par ses soins.

Un nombre d'abonnés divisé par deux en cinq ans

Challenges pose, en outre, la question de l'existence de deux magazines spécialisés dans l'information des consommateurs, ce à quoi Jérôme Frank répond que « la place pour deux médias spécialistes des tests de produits n'est peut-être pas assurée. Mais l'information du consommateur est plus large que les seuls essais comparatifs ».

Le cabinet de la secrétaire d'Etat à la consommation, Laurence Garnier, avait indiqué lundi à l'AFP que l'Etat « souhaite engager des démarches en vue de trouver un repreneur pour le magazine » 60 millions de consommateurs, afin qu'il bénéficie « de moyens et d'une expertise nouvelle », mais aussi par souci d'« optimiser l'utilisation des deniers publics ».

« La pérennité du titre passe par un repreneur professionnel et expert du secteur, capable notamment d'investir dans le numérique et d'impulser une nouvelle stratégie marketing et commerciale », précise encore le cabinet de Laurence Garnier, observant que le magazine rencontre « depuis plusieurs années » des « difficultés majeures », avec un nombre d'abonnés passés de 140 000 en 2019 à 76 000 en 2024, et « un déficit persistant depuis 7 ans, qui a épuisé sa trésorerie ».

Les représentants des 54 salariés de l'Institut national de la consommation (INC), qui édite le magazine, avaient fait part lundi de leur « sidération », évoquant une décision « désastreuse car elle affaiblira considérablement l'information experte indépendante au service des consommateurs, laissant davantage de place aux monologues sponsorisés des influenceurs et aux fake news sur les problèmes de consommation ».