Plusieurs mesures-clés avaient déjà été supprimées cette semaine. La commission avait ainsi retoqué la refonte des cotisations patronales et le gel des pensions de retraite, voulues par le gouvernement pour dégager chacune quatre milliards d'euros d'économies.

La gauche a en outre fait passer diverses taxes sur la « fortune des milliardaires », les « superprofits », les dividendes et les « retraites chapeaux » pour renflouer les caisses avec des milliards d'euros de ressources supplémentaires. Des modifications profondes qui avaient conduit la commission à rejeter jeudi la partie recettes du texte, avant donc de voter contre le volet « dépenses ».

Au passage, les députés ont repoussé l'objectif de dépenses de l'assurance maladie, pilier du texte, avec l'avis favorable du rapporteur Yannick Neuder (LR) afin « d'envoyer un message » au gouvernement. Une situation inédite qui démontre qu'« il n'y a pas de pilote dans l'avion », a réagi le socialiste Jérôme Guedj, inquiet de n'avoir « pas eu le début de commencement d'un point d'atterrissage par l'exécutif ».

Reprise du débat lundi

« Il y a vraiment une fronde » qui « dépasse le Nouveau Front populaire », a souligné l'écologiste Sandrine Rousseau, disant « espérer que le gouvernement va l'entendre ». « Lorsque le budget de Michel Barnier est arrivé en commission, il n'avait aucun soutien. Maintenant qu'il repart, il n'a que des adversaires », a insisté l'insoumis Hadrien Clouet.

« Pour des raisons différentes, les groupes se sont rejoints sur le non-vote », a nuancé la macroniste Stéphanie Rist, jugeant qu'il « faut revoir la copie » et y « apporter des modifications si on veut que ce texte soit voté ». Les délais sont cependant très contraints : les députés ont jusqu'à 17h vendredi pour déposer leurs amendements en vue de la séance publique. Le débat dans l'hémicycle repartira lundi de la version initiale du projet de loi.

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