« Une position de groupe sera arrêtée (lundi) soir. Certains souhaitent voter contre la suspension tout en soutenant le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ndlr). D'autres pensent qu'il faut s'abstenir pour marquer le compromis. Le Premier ministre (Sébastien Lecornu) a semblé favorable à une abstention, qui permettrait de défendre notre projet sans bloquer le compromis », a déclaré le chef de file des députés Renaissance lors d'un échange avec la presse.

Ce débat sur la réforme emblématique d'Emmanuel Macron, qui divise le groupe macroniste, « appartient au passé », a estimé cependant l'ancien Premier ministre, qui entend déposer une proposition de loi reprenant le travail du parti Renaissance, déjà présenté en juillet.

Renaissance proposera « un système universel, clair et compréhensible, un système qui encourage le travail et qui permet d'investir dans l'avenir ». « On fera progressivement converger les différents régimes, de telle sorte qu'un euro cotisé ouvre les mêmes droits, que l'on soit salarié, fonctionnaire ou indépendant », a expliqué Gabriel Attal.

Une part de capitalisation ?

Ce « nouveau système », qui s'appliquerait aux nouveaux entrants sur le marché du travail et que les travailleurs pourraient rejoindre, ferait disparaître l'âge légal de départ à la retraite « devenu un non-sens ». « Chacun sera libre de choisir le moment où il part. On ne fixe qu'une condition : il faudra un montant minimal de pension de retraite à atteindre pour pouvoir liquider sa retraite », a-t-il développé.

« L'État doit fixer un cadre, des objectifs, et les paramètres (durée et montant de cotisation, NDLR), eux, doivent être déterminés par les partenaires sociaux en suivant une règle d'or budgétaire. Cette règle d'or sera très fermement inscrite, incontournable, c'est l'équilibre financier du système », a précisé Gabriel Attal.

Ce système devra « inciter » à une part de capitalisation, mais sans la rendre obligatoire, a, par ailleurs, indiqué l'ancien locataire de Matignon (9 janvier - 5 septembre 2024).

Renaissance est « lucide » : « Dans ce Parlement, il sera a priori très difficile de faire adopter ce texte », et pour une réforme « d'une telle ampleur », « il y a une forme de légitimité à ce qu'elle puisse être discutée dans le cadre d'une campagne présidentielle ou législative, pour recevoir une forme de validation démocratique à travers le vote ». « L'enjeu est que ce débat puisse avant tout avoir lieu dans la société », « pour faire progresser les choses d'ici à 2027 », a précisé le patron de Renaissance.