Retraites « en chantier »

Deux ans après la réforme adoptée au forceps par sa prédécesseure Elisabeth Borne, François Bayrou a « choisi de remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref ». Dans l'immédiat, le Premier ministre va demander à la Cour des comptes via « une mission flash de quelques semaines » de présenter « l'état actuel et précis du financement du système de retraites ».

En parallèle, « une délégation permanente sera créée », a indiqué François Bayrou, qui « réunira dès vendredi » cette instance. Il « proposera aux représentants de chaque organisation de travailler autour de la même table (...) pendant trois mois, à dater du rapport de la Cour des comptes ».

« Nous pouvons, j'en ai la conviction, rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l'âge de la retraite », a-t-il assuré, à la seule « condition » de ne pas « dégrader l'équilibre financier » du système de retraites.

« Si au cours de ce conclave » émerge « un accord d'équilibre et de meilleure justice, nous l'adopterons », a-t-il affirmé, fixant comme « échéance » le prochain budget de la Sécurité sociale à l'automne. A défaut, « c'est la réforme actuelle qui continuerait de s'appliquer ».

Logement

« Une politique de logement repensée et de grande ampleur ». C'est ce que souhaite le Premier ministres. Sans donner de détails, il souhaite « relancer l'investissement locatif et l'accession à la propriété ». Et ce au moment où le dispositif Pinel a disparu. Concernant le PTZ, la ministre du Logement, Valérie Létard, déjà en poste dans le gouvernement Barnier veut qu'il profite à « l'achat d'un appartement neuf ou d'une maison individuelle neuve sur tout le territoire français, en zones détendues comme en zones tendues ». Dans une interview au Figaro, elle indiquait souhaiter « étendre le prêt à taux zéro à tous les logements, notamment individuels ».

Budget sous pression

François Bayrou a appelé le Parlement à « adopter sans tarder » les deux budgets de l'État et de la Sécurité sociale, en suspens depuis la censure du gouvernement Barnier début décembre.

« Cette précarité budgétaire, nous la payons tous au prix fort », a souligné le Premier ministre, avant de revoir en baisse la prévision de croissance de l'économie pour 2025, de 1,1% à 0,9% du PIB.

Le déficit public est désormais attendu à 5,4%, contre 5% précédemment, mais toujours avec l'objectif de le ramener en 2029 au maximum de 3% toléré par la Commission européenne.

Pour y parvenir, « des économies importantes seront proposées », a indiqué François Bayrou, sans plus de précision, avant d'annoncer « la création d'un fonds spécial entièrement dédié à la réforme de l'État » et financé par la vente « d'une partie de ses actifs, en particulier immobiliers ».

Rallonge pour la santé

Pas de rabot sur le remboursement des médicaments et des consultations médicales. « La mesure de déremboursement » envisagée par Michel Barnier puis abandonnée sous la pression du RN « ne sera pas reprise », a fait savoir François Bayrou.

Au contraire, le gouvernement proposera « une hausse notable » des dépenses de santé afin « d'améliorer les conditions de travail des soignants et de protéger les plus fragiles », a ajouté le chef du gouvernement, ouvrant la voie à une progression supérieure aux 2,8% déjà proposés à l'automne.

Le Premier ministre a confirmé au passage « le remboursement intégral des fauteuils roulants dès 2025 », promesse formulée par Emmanuel Macron il y a bientôt deux ans.

Le Premier ministre a également relancé une autre de ses idées : celle d'une « banque de la démocratie » pour que les partis politiques puissent se financer auprès d'« organismes publics » et « ne dépendent plus de choix de banques privées ».

Impôts des particuliers : silence radio

Concernant la fiscalité, le Premier ministre ne veut pas renforcer les impôts des entreprises. Mais quid des particuliers ? Il n'a pas fait mention de la création de la « contribution différentielle sur les hauts revenus » ou encore d'une éventuelle hausse de la flat tax sur les placements de 30% à 33%, comme évoqué en première lecture du budget à l'Assemblée nationale, sous le gouvernement Barnier.

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