Devant l'Assemblée nationale, le chef du gouvernement a expliqué qu'il allait « demander à la Cour des comptes une mission flash de quelques semaines » en vue d'établir « un constat » fondé sur « des chiffres indiscutables », pour pouvoir rapidement négocier sur des bases communes.
« La loi de 2023 a prévu que l'âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026. Une fenêtre de tir s'ouvre donc » mais « je souhaite fixer une échéance à plus court terme, celle de notre automne où sera discutée la prochaine loi de financement de la sécurité sociale », a dit le Premier ministre.
« Nous pouvons, j'en ai la conviction, rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l'âge de la retraite, à condition qu'elle réponde à l'exigence fixée », c'est-à-dire ne pas dégrader « l'équilibre financier » du système, ce qui serait « une faute impardonnable », a-t-il dit.
Il a ainsi annoncé la création d'une « délégation permanente », composée des « représentants de chaque organisation », qui se réunira vendredi puis sera chargée de travailler « autour de la même table, dans les mêmes bureaux, pendant trois mois à dater du rapport de la Cour des Comptes ».
« Si au cours de ce conclave, (...) cette délégation trouve un accord d'équilibre et de meilleure justice, nous l'adopterons. Le Parlement en sera saisi lors du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) ou avant, si nécessaire par une loi », a promis M. Bayrou.
En revanche, faute d'accord, la réforme actuelle continuera de s'appliquer, a indiqué le Premier ministre.
Les « pistes » identifiées par les partenaires sociaux pour améliorer la réforme de 2023 « méritent toutes d'être explorées », a-t-il ajouté.
« Chacun des partenaires sociaux aura le droit de faire inscrire à l'ordre du jour » les « questions qui le préoccupent. Rien n'est fermé ».