Les Français souhaitent donner du sens à leur épargne en choisissant d'investir dans des fonds labellisés ISR (Investissement socialement responsable), Finansol ou Greenfin. Une démarche louable mais ces fonds sont-ils si verts ?

Dans une étude publiée au mois de juin, le spécialiste de l'épargne salariale Epsor, a étudié 816 fonds certifiés et non certifiés. Alors que déjà en 2021, 80% des fonds labellisés possédaient au moins une entreprise en portefeuille du secteur des énergies fossiles, ce chiffre est passé en 2022, à 87%. « Ils sont même respectivement 57% à avoir plus de 5% de l'actif de leur portefeuille » dans ces entreprises exploitant les énergies fossiles, contre 45% l'année précédente.

Les fonds labellisés favorisent encore plus les entreprises de secteurs controversés

« En un an, l'exposition des fonds labellisés aux énergies fossiles est passée d'en moyenne 4,7% à 6,1% en 2022 soit une augmentation de 29% », précise Epsor dans son étude. Dans le même temps, les fonds labellisés ont davantage « soutenu les entreprises de secteurs d'activités durable » (+23%).

Les fonds investissent plus dans des entreprises verts et socialement responsables mais également plus dans des entreprises des secteurs controversés. Selon Epsor, ce phénomène s'explique autant par la volonté des gestionnaires de fonds d'être « considérées comme des investisseurs plus vertueux » que par la performance financière du secteur de l'énergie en 2022. « La reprise d'activité post-covid en 2021 avait déjà tiré les prix de l'énergie vers le haut et notamment celui du baril de pétrole, mais la guerre en Ukraine et les craintes autour d'un manque d'approvisionnement en hydrocarbures ont accentué cette tendance », explique l'étude.

Assurance vie et PER : trois conseils pour verdir votre épargne

C'est donc sans surprise que l'on retrouve cette année encore, la société TotalEnergies dans le top 10 des entreprises françaises les plus représentées dans les fonds d'investissement. En 2022, sur les 816 fonds analysés, TotalEnergies est présente dans 29% des fonds labellisés et 26% des non certifiés (contre rexpectivement 19% et 20% l'année précédente)

Cette année en mars, la Banque de France avait même estimé que « si l'on se place du point de vue d'un investisseur choisissant un fonds labellisé et un fonds non labellisé au hasard, il y a 47% de risque que le fonds labellisé soit moins vert que celui non labellisé ».

Comparez les meilleures offres d'assurance vie