C'est ce mercredi 15 janvier, au plus tard, que le gouverneur de la Banque de France va officialiser les nouveaux taux des livrets d'épargne réglementée, à compter du 1er février prochain.
Pour le plus populaire d'entre eux, le Livret A, et son « faux jumeau », le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), il n'y guère de suspense : leur rendement devrait être ramené de 3% à 2,5%, comme l'a annoncée le ministre de l'Economie, Eric Lombard, dès le 6 janvier.
Livret A : voici le nouveau taux à anticiper au 1er février
C'est un petit événement. La dernière baisse du taux du Livret A remonte en effet à 5 ans, en février 2020. Son taux, par ailleurs, n'a plus bougé depuis deux ans, à la suite de la décision des pouvoirs publics de bloquer son taux à 3% pendant la flambée d'inflation.
Un taux de 3% attendu...
Qu'en sera-t-il du Livret d'épargne populaire (LEP) ? Lui n'était pas concerné par le blocage. Depuis deux ans, son taux a donc évolué, et à la baisse, passant de 6,10% en février 2023 (un taux historiquement élevé) à 4% actuellement.
Si son sort n'a pas été évoqué par le ministre de l'Economie, le rendement du LEP a toutes les chances de se replier de nouveau à partir du 1er février. Mais de combien ? Deux scénarios sont aujourd'hui possibles.
Le premier, le plus vraisemblable, est celui d'une baisse du taux de 4% à 3%. Ce serait aussi le plus logique : 3%, c'est, à peu de chose près, le résultat de la formule de calcul inscrite dans la réglementation. Le taux du LEP, en effet, est conçu pour s'aligner soit sur l'inflation du semestre précédent, soit sur le taux du Livret A augmenté de 0,5 point, selon le scénario le plus favorable à l'épargnant. Pour le moment, c'est le second qui l'est : il fait ressortir le taux du LEP à 2,90%, un chiffre qui pourrait facilement être arrondi à 3%. Ce qui représente tout de même une baisse de 25% par rapport au taux actuel.
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... sauf coup de frein
Cette formule de calcul, toutefois, est rarement appliquée à la lettre. Le ministre de l'Economie détient un pouvoir de dérogation, qui lui permet de s'en abstraire, avec l'accord du gouverneur de la Banque de France.
Eric Lombard a ainsi la possibilité de freiner la baisse du taux du LEP, en choisissant par exemple de créer un palier à 3,5%. Un geste qui pourrait être apprécié politiquement : le LEP, en effet, est réservé aux ménages les plus modestes financièrement, ceux qui ont été le plus durement touchés par la fièvre inflationniste des trois dernières années.