Créé en 2008, ce groupe d'experts présente chaque fin d'année des recommandations sur le Smic, qui sont ensuite discutées par les partenaires sociaux, avant que le Premier ministre ne prenne un décret fixant le niveau du Smic au 1er janvier.

Une décision toujours très attendue, alors qu'au 1er novembre 2024, environ 2,2 millions de salariés du secteur privé étaient rémunérés au Smic, soit 12,4% de ces salariés, selon le service statistique du ministère du Travail. Le montant du Smic s'établit aujourd'hui à 1 426,30 EUR net par mois (1.801,80 EUR brut) et 9,40 EUR net par heure (11,88 EUR brut).

Chaque 1er janvier, le niveau du Smic est indexé à l'inflation constatée pour les 20% de ménages aux plus faibles revenus et revalorisé de la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier et employé. Au-delà de cette indexation mécanique, le gouvernement peut donner un coup de pouce au Smic, mais depuis sa création, le groupe d'experts ne l'a jamais préconisé.

« Le contexte ne paraît pas favorable » à un coup de pouce

Aucune hausse supplémentaire à la revalorisation mécanique n'a eu lieu depuis juillet 2012, au lendemain de l'élection de François Hollande. « On est sorti de la bulle inflationniste des années 2021-2024, donc sur le plan de l'inflation, on peut dire qu'il n'y aurait pas de risque avéré à une augmentation du Smic, mais sur le plan de l'emploi et du chômage, le contexte ne paraît pas favorable », estime Yannick L'Horty, professeur d'économie à l'Université Gustave-Eiffel.

Il souligne que la hausse du chômage, mais aussi la proximité en France du Smic avec le salaire médian plaident pour ne pas augmenter trop fortement le Smic, afin d'« éviter de compresser la masse salariale dans le bas de la distribution ».

Côté syndicats, la CGT revendique un Smic à 2.000 euros brut par mois. Si les membres du groupe d'experts « se permettent jeudi d'annoncer une non-augmentation du Smic, ça sera une raison de plus pour faire grève et manifester le 2 décembre prochain, puisque, à la fin, c'est le Premier ministre qui arbitre », avertit Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT. Mardi prochain, CGT, Solidaires et FSU appellent à la mobilisation contre l'austérité et pour les salaires.