Le projet de budget de l'Etat pour 2026 prévoit une réduction du budget dédié à cette prime de fin d'année. D'un montant de 150 euros pour une personne seule, elle est versée habituellement à l'ensemble des bénéficiaires du RSA et aux chômeurs en fin de droits. Mais le gouvernement souhaite désormais la réserver aux allocataires qui ont des enfants.

« C'est honteux. C'est indécent. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas d'enfants qu'on ne fête pas Noël », et cette prime, « c'est la conquête d'une lutte qui a été menée par la CGT et par les chômeurs en 1997-1998, où nous avons réussi à l'arracher pour les plus précaires », a réagi Sophie Binet sur TF1.

Et, a-t-elle ajouté, « au lieu de s'attaquer aux milliardaires, le gouvernement va faire les poches de ceux qui galèrent déjà à finir leurs fins de mois ». « Je trouve ça honteux et tellement mesquin. Donc il faut qu'il revienne en arrière sur ce point, c'est indispensable », a exhorté la dirigeante syndicale.

Le ministre de l'Economie Roland Lescure a jugé mercredi soir « assez raisonnable » et pas « choquant » de réserver la prime de Noël aux allocataires de minima sociaux qui ont des enfants. « On propose de recentrer le dispositif sur ceux qui croient encore au Père Noël, ça semble assez raisonnable », a notamment déclaré sur LCI le ministre, selon lequel cela devrait permettre d'économiser « quelques millions d'euros ».

La prime de Noël n'est ni « de la générosité » ni « un luxe »

La prime de Noël n'est ni « de la générosité » ni « un luxe », a estimé pour sa part mercredi matin la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, après que le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou l'a décrite comme faisant partie d'une « politique de générosité maximale ».

Mise en place par le gouvernement du socialiste Lionel Jospin en 1998 sous la pression de mouvements de chômeurs et toujours reconduite depuis, la prime de Noël était attribuée jusqu'ici à plus de 2,2 millions de ménages bénéficiaires de minima sociaux.