« Puis-je déjà poser mes congés payés acquis en arrêt maladie ? La Cour de cassation le permet ! »
« Un salarié placé en arrêt maladie pendant un congé payé a-t-il droit au report de ce congé ? » Telle est la question à laquelle la Cour de cassation a répondu « oui », hier, dans un communiqué visant à clarifier la situation des arrêts maladie et des congés payés. Pouvez-vous profiter de ce report dès à présent ? Oui, mais...
« La Cour de cassation donne raison aux salariés qui veulent faire valoir leurs droits aux congés payés acquis lors d'un arrêt maladie ! Je peux dès maintenant en profiter ? Je peux poser mes CP acquis en arrêt maladie ? »
Bonjour Bru et merci votre question. Celle-ci est la preuve que vous êtes un fin suiveur de l'actualité, puisque la Cour de cassation a publié hier, mercredi 10 septembre, un communiqué changeant totalement la donne en matière de congés et d'arrêts maladie. Le sujet est sur la table des juristes de longue date, depuis septembre 2023 précisément, quand la Cour de cassation s'était déjà prononcée en faveur de droits à congé payé en arrêt maladie. Le communiqué diffusé hier, visant à simplifier la lecture sur cette nouvelle jurisprudence, se veut effectivement extrêmement clair : « Dès lors qu'un salarié placé en arrêt maladie pendant ses congés payés a notifié à son employeur cet arrêt, il a le droit de les voir reportés. La Cour de cassation met ainsi le droit français en conformité avec le droit européen. »
« Désormais, si vous tombez malade pendant vos vacances, vos jours ne disparaissent plus. (...) C'est à la fois une victoire symbolique et un gain très concret pour des millions de salariés », constate sur son site Eric Rocheblave, avocat spécialiste du droit du travail, qui estime que le « droit au repos, pierre angulaire du droit du travail, en ressort consolidé ». Il souligne toutefois que cela « impose une nouvelle donne » aux employeurs, qui devront « ajuster la gestion des plannings ».
Un système « un peu déstabilisé par ces décisions de septembre 2023 et aujourd'hui de septembre 2025 »
Le système français va se trouver « un peu déstabilisé par ces décisions de septembre 2023 et aujourd'hui de septembre 2025 », estime Arnaud Teissier, associé chez Capstan Avocats, auprès de l'AFP.