Cette alerte « conduit automatiquement (...) à la suspension de toutes les mesures de revalorisation qui devaient intervenir postérieurement au déclenchement de la procédure d'alerte », a indiqué la Caisse nationale d'assurance maladie à l'AFP.

« Pour les professionnels de santé concernés (médecins spécialistes, masseurs-kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes libéraux), les revalorisations sont donc suspendues et s'appliqueront au 1er janvier 2026 », a-t-elle précisé. « Cette suspension est automatique et ne relève pas d'une proposition ou d'une décision de l'Assurance maladie », a précisé un représentant de la Cnam à l'AFP.

Qui sont les concernés ?

Selon la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes, c'est « une hausse de l'ordre de 8% sur les actes de kinésithérapie les plus courants qui va être gelée ». Le syndicat « exige le respect des engagements contractuels », et annonce qu'il va utiliser « l'ensemble des leviers pour mobiliser l'ensemble des professions conventionnées, toutes victimes de ce mépris du dialogue social ».

Côté médecins, ce sont les psychiatres, pédiatres, gériatres, dermatologues, endocrinologues, gynécologues et médecins de réadaptation qui vont être privés de la revalorisation prévue au 1er juillet, en application de la convention médicale signée l'an dernier, a exposé le syndicat Avenir Spé.

Les revalorisations qui étaient prévues le 1er juillet varient selon les spécialités. A titre d'exemple, la consultation du psychiatre devait passer de 51,70 euros à 57 euros, celle du gynécologue de 33,50 euros à 40 euros. Les pédiatres perdent, entre autres, la revalorisation à 60 euros (54 euros actuellement) de trois consultations obligatoires de l'enfant.

« Le gel de ces revalorisations, négociées difficilement, touche particulièrement des spécialités qui étaient dans un besoin urgent de soutien », souligne Avenir Spé. « Une rencontre urgente avec la ministre de la Santé, le ministre délégué de la Santé et le directeur de la Caisse d'assurance maladie est indispensable », réclame le syndicat.

« Risque sérieux »

Mercredi, le « comité d'alerte sur le respect de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie » a estimé qu'il existait un « risque sérieux » de dérapage de plus de 0,5% sur les dépenses prévues par le budget de la Sécurité sociale 2025 (265,9 milliards d'euros).

Selon les experts, les dépenses d'indemnités journalières (indemnisation des arrêts maladie) et les dépenses de médicaments pourraient à elle seules déraper de 1,3 milliard sur l'ensemble de l'année.