« Nous voulons aider le gouvernement à adopter un budget intelligent, un budget qui permette de remettre les finances publiques en bon ordre. Mais nous sommes extrêmement attachés à limiter la pression fiscale et à réduire la dépense partout où c'est possible », a déclaré Edouard Philippe à la presse, à l'issue d'une entrevue à Bercy avec les ministres Eric Lombard (Economie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics).
« Nous sommes un pays où la fiscalité générale est élevée et nous avons besoin de limiter au maximum la pression fiscale qui est imposée aux Françaises et aux Français, aux entreprises françaises qui ont besoin de créer de la richesse pour qu'elle soit ensuite redistribuée », a-t-il poursuivi, accompagné d'élus de son parti, dans la majorité présidentielle. « Nous sommes évidemment dans une logique parfaitement loyale et parfaitement constructive », a-t-il ajouté.
« Nous ne voulons pas de mesures récessives »
Les élus Horizons et LR ont été reçus dans le cadre des discussions lancées lundi à Bercy pour associer les forces politiques représentées au Parlement à la préparation du projet de budget de la France pour 2025, avant la déclaration de politique générale du Premier ministre, François Bayrou, le 14 janvier. Le budget présenté par le précédent gouvernement n'avait pu être adopté en raison du vote de la censure, qui avait fait chuter l'équipe de Michel Barnier en décembre.
Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a mentionné comme points « majeurs » pour sa formation la baisse des dépenses de l'Etat, la non augmentation d'impôts, le soutien aux collectivités territoriales et la sécurité. « Nous ne voulons pas de mesures récessives » et « quand on dit pas d'augmentation d'impôts, c'est la capacité à soutenir le pouvoir d'achat des Français », a-t-il déclaré, ajoutant que le gouvernement souhaitait reprendre l'examen au Sénat des textes budgétaires « le plus rapidement possible ».
La semaine du 13 janvier est étudiée par le gouvernement. Lundi, courtisé par le gouvernement pour éviter une nouvelle censure, le Parti socialiste avait réclamé une véritable « négociation » sur le budget, agitant la menace d'une nouvelle censure s'il n'obtenait pas des « concessions remarquables » du gouvernement, notamment sur la réforme des retraites.
Le gouvernement souhaite un effort budgétaire d'environ 50 milliards d'euros cette année, principalement par le biais d'une réduction des dépenses publiques, afin de ramener le déficit public entre 5% et 5,5% du PIB, contre 6,1% attendus pour 2024.
Outre une réduction « raisonnable » du déficit public, Horizons a mentionné au rang de ses « priorités » le maintien de la politique de l'offre déployée depuis 2017 et qui, selon Edouard Philippe, a permis « d'accélérer la réindustrialisation » de la France et de rendre le pays « attractif ».