« Risque de glissement vers le travail gratuit », « accompagnement renforcé qui met en cause le pouvoir d'agir des allocataires »... Le Secours catholique alertait, mi-octobre, dans un rapport, sur les dérives des 15 heures d'activité conditionnant le RSA.
Cette mesure est actuellement expérimentée dans 47 départements, avec une généralisation prévue dans toute la France, en 2025. « Ce sera une généralisation progressive, négociée aussi », a tenu à préciser Paul Christophe, dans un entretien accordé à Ouest-France, ce mardi.
Le ministre chargé des Solidarités, de l'autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes rappelle également que ces 15 heures d'activité ne sont pas forcément dédiées au travail. « Cela peut être pour suivre des cours de français lorsqu'on en a besoin, ou une formation ». Quant aux proches aidants ou aux personnes souffrant de handicap, il est possible de réduire les 15 heures, « voire de les ramener à zéro ».
Réforme du RSA : les 15 heures d'activité, obligatoires en 2025, sont-elles efficaces ?
« S'adapter à la compréhension du bénéficiaire »
Concernant la dématérialisation des demandes, le ministre explique qu'il faut « repenser les formulaires des sites internet » et « s'adapter à la compréhension du bénéficiaire ». En clair, pré-remplir certaines informations. Cette procédure est expérimentée dans cinq départements (Alpes-Maritimes, Aube, Hérault, Pyrénées-Atlantiques et Vendée), « en vue d'une généralisation en 2025 ».
« On observe que cela facilité l'accès au droit. Cela rassure les allocataires puisque souvent, en remplissant, par inadvertance, de manière erronée le formulaire, ils se retrouvent confrontés à des indus qu'ils doivent rembourser », détaille Paul Christophe.
CAF : bonne nouvelle, il est désormais plus facile de toucher ces deux primes mensuelles
En France, 1,82 million de personnes touchent le RSA (3,65 millions en prenant en compte leurs familles). Le montant mensuel est de 635,71 euros pour une personne seule et de 953,57 euros pour un couple sans enfant. Le taux de non-recours au RSA est estimé à 34%.