Le nombre de salariés concernés par la hausse du salaire minimum, qui a augmenté de 3,4% entre ces deux dates, est passé de 3,1 millions début 2023 à 2,7 millions un an plus tard. « Fin 2023, à la veille de la revalorisation du 1er janvier 2024, les accords de branche sont moins nombreux qu'un an auparavant à présenter un premier niveau de grille inférieur au Smic », relève l'étude qui précise que les branches ayant des minima sous le Smic emploient alors 3,7% des salariés, contre 7% fin 2022.
La proportion de salariés bénéficiaires de la hausse du Smic a notamment chuté d'un quart (de 39,5% à 28,2%) dans la branche Hôtellerie, restauration et tourisme, et de plus de la moitié (40,6% à 18,6%) dans celle du nettoyage, manutention, récupération et sécurité. Mais elle a progressé de 39,2% à 43,9% dans le commerce, principalement alimentaire.
Les branches hôtels, cafés et restaurants ainsi que boulangeries-pâtisseries ont eu, en juin 2023, une revalorisation faisant chuter leur part de salariés concernés par la hausse du Smic de respectivement 15,4 et 14,8 points, détaille encore le département des études du ministère (Dares).
57% des bénéficiaires de la hausse du Smic sont des femmes
La proportion de bénéficiaires de la revalorisation ne correspond pas tout à fait au pourcentage de salariés rémunérés au Smic, car certains perçoivent des « éléments de rémunération n'entrant pas dans l'assiette du Smic », précise l'étude.
La hausse de la proportion de smicards et le tassement vers le bas de la pyramide des salaires qu'elle a provoquée en France sont à l'origine d'une proposition présentée récemment par deux économistes, Antoine Bozio et Etienne Wasmer, pour revoir les allègements de cotisations sociales sur les bas salaires, responsables selon les experts de cette « smicardisation » de la France. La proportion de bénéficiaires de la hausse du Smic « tend à décroître avec la taille de l'entreprise : de 30,6% pour celles comptant un salarié à 9,4% pour celles de 500 salariés ou plus », relève encore la Dares.
Enfin, les femmes comptent pour 57% des bénéficiaires de la hausse du Smic au 1er janvier 2024, dont la proportion est aussi trois fois plus élevée chez les salariés à temps partiel (31,3%) que chez ceux à temps complet (10,6%).