« Je crois que le résultat de l'élection américaine augmente à la fois les risques pour l'économie mondiale et la nécessité d'une remobilisation européenne », a commenté le gouverneur lors d'une conférence à Lyon.

Une administration Trump entrainera « probablement plus de protectionnisme », « ce qui signifie plus d'inflation, au moins aux Etats-Unis, et à priori moins de croissance partout dans le monde », a souligné le banquier central. Il a également relevé un déficit budgétaire américain probablement plus élevé et l'augmentation des incertitudes, ce qui risque également de peser sur la croissance.

Appel à un réveil européen

« L'élection américaine doit sonner le réveil européen » après « un long engourdissement », a commenté M. Villeroy de Galhau, soulignant que « l'Europe aborde cette nouvelle donne avec des faiblesses évidentes », dont le « retard technologique » et la « division politique ».

Mardi soir, lors d'un évènement organisé par l'assureur Axa, il avait déjà appelé les Européens à être « davantage Américains », c'est à dire « savoir regarder nos atouts et nos forces, et non seulement nos faiblesses ».

« Nous avons des forces », a-t-il souligné, énumérant « nos entreprises », « nos ressources financières » et « nos talents » et en déplorant la « tendance, dans notre débat médiatique et politique (...) à parler infiniment plus de nos faiblesses » que des atouts.

L'épargne constitue notamment « une ressource très forte en Europe » mais dont « plusieurs centaines de milliards par an » sont investis hors du continent, et « largement » aux Etats-Unis, a-t-il dit.

L'occasion, pour lui, d'insister sur la nécessité de « renforcer les canaux entre notre épargne et nos besoins d'investissement » à travers une union des marchés de capitaux (UMC).

Un tel projet, qui vise notamment à mobiliser l'épargne privée des Européens en faveur de l'économie réelle et faciliter ainsi les investissements, peine à voir le jour depuis des années au sein de l'Union européenne, en raison notamment de divergences entre la France et l'Allemagne sur ses modalités.