L'affaire, qui avait éclaté en 2019, oppose l'association de porteurs au gestionnaire H2O, Natixis Investment Managers qui détient encore une partie de la société britannique, Natixis et sa maison mère BPCE, la filiale de Crédit Agricole Caceis et le cabinet d'audit KPMG.
H2O avait dû suspendre des fonds à l'été 2020 en raison de doutes sur leur valorisation, privant les épargnants de la possibilité de récupérer leur mise.
La société britannique et les autres avocats de la défense ont invoqué mardi la nullité de l'action en raison, entre autres, du « démarchage » qu'aurait opéré l'association auprès de porteurs lésés pour les entrainer dans une action en justice. De quoi, selon eux, faire tomber toute la procédure.
« 80% des gens ont exercé leur liberté de ne pas nous solliciter », a de son côté argué l'avocat des investisseurs lésés Dominique Stucki, évoquant la part des investisseurs qui auraient accepté l'offre de sortie proposée par H2O de racheter leurs parts pour 250 millions d'euros.
La société Deminor, spécialisée dans le financement des litiges et qui finance l'action en justice des épargnants de l'association, a été pointée du doigt à plusieurs reprises, en ce qu'elle aurait sollicité de manière « active et personnalisée » des porteurs.
Les avocats de la défense ont également relevé « une confusion extraordinaire » autour des demandeurs, arguant notamment que certains sont décédés ou se sont désistés depuis l'offre de sortie.
Les avocats du collectif dénoncent eux « le degré de cynisme inouï » de la demande, rappelant que les épargnants lésés qu'ils représentent « n'en peuvent plus » d'une procédure déjà très longue.
L'audience, prévue fin juin, avait été reportée en raison d'une coupure d'électricité sur l'île de la Cité attribuée aux fortes chaleurs, qui avait également affecté le palais de justice de Paris. Le délibéré est attendu le 14 octobre.